L’amant révélé – Avis +

Présentation de l’éditeur

Bagarreur de nature, ex-flic à la criminelle, Butch O Neal n’a pas eu la vie facile. Il est également le seul être humain admis dans le cercle fermé de la Confrérie de la dague noire. En se sacrifiant pour sauver un vampire civil de la mort, Butch devient la proie de la force la plus sombre de cette guerre.

Laissé pour mort, il est retrouvé par miracle, et la Confrérie fait appel à Marissa, l’amour de sa vie, pour le ramener.

Avis d’Elaura

Quatrième volet de La Confrérie de la Dague Noire, L’Amant révélé est consacré à Butch. Le bien aimé humain, ex-flic, qui vit au sein de la Confrérie sans vraiment en faire partie. D’ailleurs, tout le problème est là. Il n’est qu’un humain qui vit au crochet d’une bande de guerriers vampires pleins aux as. Il ne possède rien qui ne lui soit offert par ses nouveaux amis et sa sensation de malaise ne fait que grandir quand il constate qu’il n’a rien à donner à celle qu’il aime, Marissa.

Rencontrée lors du premier opus, Marissa est une noble, membre de la Glymera et l’ex shellane de Kholer. Leur rencontre avait été explosive, mais voilà, depuis, Marissa refuse de revoir Butch.

Persuadé que son refus relève du dégoût de sa condition (d’humain et d’assisté), il tombe plus profondément dans sa dépression alcoolisée. En sortant du Zéro Sum, Butch défend un civil attaqué par des éradiqueurs. L’enfer se déchaîne alors et il se retrouve acculé, torturé, jusqu’à sa rencontre avec l’Omega qui scelle son destin de façon définitive. Seuls Marrissa et Visz, son colocataire et meilleur ami, parviendront à le ramener vers la lumière.

Si l’histoire de Zsadist avait été profondément poignante, celle de Butch n’en reste pas moins touchante, et ce, pour plusieurs raisons. Premièrement, sa nature. Humain au milieu d’êtres surnaturels, constamment mis à l’écart de l’action pour sa fragilité, Butch est tout de même un homme fort et dominant qui a du mal à accepter d’être mis sur la touche.

En toute logique, il tente autant que faire se peut d’aider ses frères mais son absence d’implication physique le mine. Il se sent inutile et honteux de profiter de la générosité de la Confrérie alors que son action est limitée. Son intervention auprès du civil va changer sa vie de manière radicale et lui offrir une chance de changer cet état de fait. Sortir de sa condition humaine pour intégrer pleinement la société vampire dont il se sent si proche sera son salut, sa rédemption, et lui permettra de faire la paix avec son passé, sa famille.

Sa relation avec Marissa est belle mais elle est totalement occultée par ses liens avec Visz et c’est la seconde raison pour laquelle ce récit est si atypique et particulier.
Au final, on se demande si la véritable histoire d’amour n’est pas là, entre ses deux mâles si différents et en même temps si proches. L’on se surprend à attendre le moindre dialogue, leurs échanges étant ponctués d’ambiguïté, de chaleur et de tristesse. De l’émotion en barre et c’est la gorge serrée que nous suivons l’évolution de leur relation.

Bien sûr, l’histoire de Butch et Marissa a un épilogue heureux, mais nous ne pouvons nous empêcher de penser à celui qui reste sur le carreau, dont le désespoir nous chagrine et nous touche. Le cinquième tome lui sera consacré, gageons que l’Amant délivré (à paraître en février 2011) sera tout aussi captivant.

Avis de Swolen

Pour faire suite à l’histoire pour le moins palpitante de Zadist (tome 3, L’amant furieux), nous retrouvons Butch, l’ex-policier, seul humain accepté par la Confrérie, dans un nouveau tome qui ne déçoit pas.

En sauvant un civil vampire des éradiqueurs Butch est capturé et torturé. L’Oméga (le Mal suprême) ayant d’autres projets pour lui que la mort, le relâche. Mais Butch ne sera plus jamais comme avant, le Mal est présent en lui. Est-il devenu un allié des éradiqueurs ou une arme redoutable contre eux ?

Le récit démarre dans le vif du sujet puisqu’il met en scène Butch puis Marissa, offrant au lecteur un premier contact avec ces deux personnages jusque là approchés superficiellement.

Butch nage entre deux eaux. Il est humain donc ne peut pas être accepté comme un membre à part entière de la Confrérie. D’un autre côté, reprendre sa vie d’humain est impossible, il en connaît trop sur les vampires. De plus, rien ne le retient dans le monde des humains : pas de travail, d’amis, de famille…

On comprend donc que cette situation soit instable d’autant qu’il n’arrive pas à oublier Marissa. Sa première rencontre avec cette femelle vampire avait fait des étincelles dans le tome 1, l’attirance avait été très forte. Mais cette histoire naissante avait brusquement pris fin sans que l’on en connaisse les raisons.

Lorsque Butch est laissé agonisant par les éradiqueurs, la seule chose qui lui donne la volonté de survivre est la présence de Marissa. Mais de nombreuses barrières se dresseront sur leur chemin, en particulier à cause de la présence du Mal en lui et des nouvelles capacités que cela lui confère.

Même si nous l’avons croisée dans chaque tome, Marissa est finalement un personnage discret. Nous savons qu’elle fait partie de l’aristocratie, mais ce qui la diffère des autres est qu’elle a été choisie pour être la compagne du roi, puis répudiée par celui-ci pour une sang-mêlée (tome 1, L’amant ténébreux). Ce rejet, dont elle n’est pourtant pas responsable, aura de lourdes répercussions pour elle.

Dans le roman, elle va subir une trahison, ce qui permettra à son personnage de s’enrichir et s’approfondir. Cette femelle surprotégée, en particulier par son frère Havers, et qui n’a jamais réellement fait ses choix dans la vie mais plutôt fait ce que lui dictait la glymera (l’aristocratie), va s’avérer être courageuse et généreuse.

Tout comme dans les tomes précédents, le récit évolue en passant d’un personnage à un autre. L’accent est mis sur Viszs, héros du prochain tome, qui est très proche de Butch et l’auteur va développer cette relation de façon surprenante, ambigüe et délicate. Nous avons également un aperçu de l’étendue de ses pouvoirs ainsi que de sa personnalité. Viszs est poursuivit par un passé douloureux qui l’empêche de se construire.

Nous suivons également John, en parallèle, qui approche de sa transition et fait entrer dans le récit de nouveaux personnages tout aussi intéressants. Côté éradiqueurs, M. X, devenu le Grand éradiqueur à la fin du tome précédent, est à la recherche d’un homme, élu d’une prophétie.

J.R. Ward écrit avec intelligence, ses personnages sont développés, ont une personnalité approfondie et entretiennent des relations complexes. Peu d’auteurs s’y risquent et cela n’en rend le récit que plus crédible. La trame des romans est solide et riche en rebondissements, l’histoire évolue sans s’essouffler.

Fiche Technique

Format : poche
Pages : 524
Editeur : Milady
Sortie : 3 décembre 2010
Priix : 8 €