L’enfant volée/L’homme sans souvenirs – Avis +

L’enfant volée de Gayle Wilson

Présentation de l’éditeur

Les frères McCullar : trois célibataires en quête d’honneur, de justice… et de passion.
Récupérer sa petite Mandy. A tout prix.

Depuis que des inconnus ont enlevé Mandy, sa fille de quatre ans, Samantha vit dans la terreur. Et si ces criminels ne lui rendaient pas son enfant, bien qu’elle ait réussi à rassembler le million de dollars qu’ils lui ont réclamé ? Alors, déterminée à ce que l’échange s’effectue dans les meilleures conditions, Samantha se résout à faire appel à Chase McCullar, un expert en négociations. Chase, avec qui elle a vécu une nuit de passion, et qui ignore encore aujourd’hui qu’il est le père de Mandy…

Avis de Marnie

Premier volet de la série des Frères McCullar, L’enfant volée fait partie des oeuvres de jeunesse de Gayle Wilson qui n’étaient pas encore traduits. Présumé innocent suivra dans la même collection le 1er octobre prochain, alors que le troisième, L’étranger de Crystal Springs viendra terminer la trilogie le 1er novembre. L’auteur réussit dans ce premier tome, ce qu’elle sait faire de mieux, soit une atmosphère lourde et dramatique, des rebondissements pas si attendus que ça, et des personnages profondément attachants.

Chase, en héros torturé qui a fait des mauvais choix sans le savoir, aussi entêté que généreux, aussi dévoué qu’aveugle, est un des modèles du genre. Samantha, loin d’être une pauvre petite jeune femme désarmée, se lance dans l’intrigue avec courage mais aussi un sang froid que son négociateur d’ex-amant ne possède pas toujours. Les autres personnages possèdent plusieurs facettes différentes, avec en apparitions intriguantes et prometteuses, le très inquiétant Rio, demi-frère des McCullar, qui deviendra la héros du second volet, et surtout de l’altière Jenny, la belle-soeur de Chase.

En partant d’une prise d’otages somme toute classique, Gayle Wilson va créer une vraie surprise où le noir et blanc s’efface pour laisser une grande place à une zone de gris, particulièrement passionnante. De plus, l’aventure « policière » se prolonge dans une sorte de road-movie façon western assez original. Non seulement, c’est bien fait, mais l’intensité des évènements, comme l’agressivité des dialogues, apportent un plus à cette histoire, qui se déroule donc en 1998, pour ceux qui ne comprendraient pas pourquoi à trois moments, nos héros n’utilisent pas un portable, par exemple !

L’homme sans souvenirs de Madeline St. Claire

Qui est-il ? Et que faisait-il avant d’être retrouvé inconscient ? Ces questions obsèdent Judd Maxwell depuis qu’il s’est réveillé sur un lit d’hôpital et amnésique. D’autant que, sans qu’il sache pourquoi, il ne peut se départir d’un insupportable sentiment d’angoisse. Comme s’il s’était trouvé en danger avant de perdre la mémoire… Aussi décide-t-il de refuser l’aide que lui propose Karen Thomas, l’assistante sociale chargée de son dossier. Car pour lui, pas question de laisser cette femme, si belle, si attirante, prendre le moindre risque…

Avis de Marnie

Madeline St Claire n’a écrit que deux romances, l’une en 1994 et celle-ci parue en 1998… et c’est bien dommage qu’elle n’ait pas persévéré. Reprenant le thème bien trop utilisé de l’amnésie, elle réussit pourtant à mettre en scène une intrigue déroutante avec des rebondissements passionnants, le tout dans une atmosphère sombre et froide de petite ville américaine pas accueillante du tout.

Tout est étonnant, peut-être même un peu trop moderne pour l’époque avec une héroïne « ronde » et vraiment laissée pour compte qui tente le tout pour le tout en poursuivant avec une obstination presque gênante, légèrement dérangeante pour le lecteur, un homme inquiétant et mystérieux qui ne peut compter que sur elle pour sortir de l’enfer dans lequel il est soudain plongé. Karen joue presque son existence et prend des risques insensés et imprudents, aussi fascinée par l’aura de cet étranger, qu’attirée par un homme qu’elle pourrait enfin attraper dans ses filets. Madeline St Claire entretient cette ambiguïté avec une vraie cohérence, jusqu’à la scène finale.

Judd est le héros parfait : taciturne, agressif, froid, qui se pose autant de questions sur les autres que sur lui-même. Le suspense autour de ses motivations est bien agencé, alors que défilent des personnages à l’esprit étriqué et peu avenants. Les aspects romantiques et suspenses sont parfaitement équilibrés, avec une construction classique pour un format aussi bien exploité qu’il est possible de le faire.

Un très bon exemple dans le genre !

Fiche Technique

Format : poche
Pages : 471
Editeur : Harlequin
Collection : Black Rose
Sortie : 1 septembre 2010
Prix : 6,30 €