L’ivresse du souvenir – Avis +

Avis de Marnie

Sorti le premier de ce mois, ce roman sentimental issu d’une des deux collections classiques HARLEQUIN, pourrait comme beaucoup de ses “clônes” tant décriés, être vite lu, et aussitôt oublié.

Heureusement, ce n’est pas le cas. Il arrive, pour ma part, de temps en temps de distinguer dans la collection Azur ce que j’appelle si j’ai vraiment de la chance, une perle, ou du moins un roman, qui, malgré le handicap des 152 pages obligatoires malheureusement si restrictives, intéresse et accroche la lectrice.

L’éditeur nous fait une présentation résumant le seul prologue de l’histoire, ce qui est en soi tout à fait appréciable, l’action se situant à partir du premier chapitre. Les trois grands atouts de ce petit roman sont :

– une héroïne au caractère très affirmé, résolument moderne, mais s’épuisant à lutter de tous côtés pour tenter désespérement de s’accomplir dans sa vie professionnelle afin de se prouver qu’elle est responsable de son destin,

– un héros, sûr de lui, issu d’un milieu privilégié, humilié d’avoir été quitté par sa femme, et voulant absurdement lui montrer qu’il lui est indifférent, au mépris de son propre bonheur ne réussissant qu’à la blesser profondément et à se rendre malheureux,

– les relations tour à tour houleuses et passionnées des deux héros, chaque affrontement apportant son lot de révélations et de traumatismes non avoués, d’explications pour aboutir à une meilleure compréhension de l’autre.

Cet auteur a un style direct, rapide. Cet exercice «écrire de simples histoires d’amour» que certains méprisent est en fait beaucoup plus difficile qu’il n’en donne l’impression : aller à l’essentiel, en privilégiant certains aspects fondamentaux, en gommant l’accessoire, tout en essayant de ne pas donner l’impression de seulement survoler l’histoire.

L’évolution (format oblige) est certainement un peu trop expéditive, mais le roman n’a pas cette déplaisante superficialité ou même ce que l’on reproche souvent à ce genre d’ouvrages : la niaiserie. De plus, certaines scènes sont nettement plus passionnées que ce que ces éditions s’autorisent à évoquer habituellement dans les sages éditions “Azur” ou “Horizon” !

En fait, j’y ai retrouvé personnellement ce que m’apportaient certains romans des collections Harlequin des années 80 : une certaine maturité, de la passion et de la profondeur, ce qui en fait nous permet de passer un bon moment dans les transports en commun, non ?

Fiche Technique

Format : poche
Editeur : Harlequin
Collection : Azur
Sortie : 1 octobre 2006
Prix : 3,40 €