La Femme du futur et autres contes paradoxaux – Avis +

Présentation de l’éditeur

La Femme du Futur parle du paradis. Une civilisation où l’on gagne de l’argent sans travailler, où les banques donnent sans compter, où il n’y a plus de pauvres, où tout le monde s’aime. Une jeune fille s’émeut de cette merveilleuse situation, et tente d’en douter. 

Ce conte inédit est accompagné de trois rééditions de textes introuvables et cultes. Jour de Chance, où un assassin récidiviste ne parvient pas à se faire juger, emprisonner, et demeure innocent. Nos Amis les Microbes (Une Journée d’Hélène Larrivière), où la vie d’une jeune femme est racontée du point de vue de ses sympathiques et joyeux microbes. Ventre bleu, où le héros se trouve si heureux dans une clinique qu’il se crée des maladies pour y rester. 

Avis de Sarah

Ces cinq titres peuvent surprendre le lecteur autant par leur thème que par leur style particulier. Le quatrième conte était agréable à lire, assez prenant, par contre les trois premiers restent difficiles d’accès.

Réflexion et imagination sont en effet de mise, de nouvelles étranges et assez troublantes où l’on aura l’occasion de croiser des puces qui refont le monde, des chanceux en manque de désespoir et des microbes pacifistes… Elles cherchent même à prouver que la réalité existe.

Les trois autres contes, ici révisés et quelquefois resserrés, préfigurent ces transgressions, ces paradoxes.

Dans Jour de Chance, le héros commet des meurtres que les polices, les juges, les administrations, les psychiatres, les gardiens de l’ordre ne peuvent pas condamner, punir ; et même une avocate, qu’il engage pour prouver sa culpabilité, n’arrive pas à le faire accuser ; et quand il meurt, il ne parvient pas à se faire enterrer. C’est l’insolite total.

Dans Nos Amis les Microbes, Hélène Larrivière – en un renversement du regard ordinaire – est décrite du point de vue de ses microbes. Agents de ses maladies, c’est un peuple sympathique, joyeux, rigolo, qui suit ses propres déterminations, ses propres nécessités, et pour qui les cancers ne sont que des enrichissements. Quand notre Hélène guérira, le lecteur, dans ces chemins paradoxaux, ne pourra que déplorer l’anéantissement, certes provisoire, de cette héroïque et fantaisiste civilisation intérieure.

Dans Ventre bleu, le héros se trouve si bien, si heureux, si materné, dans une clinique, qu’il refuse de guérir, s’invente des maladies, pour y rester, y mourir ; mais il vit sa mort jusqu’à la conscience de son pourrissement : à la limite du supportable.

Cependant l’auteur arrive à garder le lecteur, à le faire rester accrocher.

Un ensemble étonnant que cette lecture, qui est donc assez particulière mais elle vaut largement le coup.

Fiche Technique

Format : broché
Pages : 416
Editeur : Pascal Galode
Sortie : 22 octobre 2012
Prix : 24 €