La Femme qui décida de passer une année au lit – Avis +

Présentation de l’éditeur

Le jour où ses jumeaux quittent la maison pour partir à l’université, Eva se met au lit au beau milieu de la journée… et y reste pendant un an. Elle n’est pas malade, bien au contraire. Depuis les confins de son lit, elle va trouver le sens de la vie, rien de moins !

Le rêve secret de TOUTES les femmes vu par Sue Townsend, la papesse de la comédie satirique made in England, auteur de l’inoubliable Journal d’Adrien, 13 ans 3/4, un classique de la littérature jeunesse (plus de 8 millions d’exemplaires vendus dans le monde).

Avis de Claire

Eva Beaver (son nom marital signifie Castor), née Eva Brown-Bird (Oiseau brun, autrement plus classe) décide un beau jour que non, ça ne va plus, ras le bol, la coupe est pleine, la goutte d’eau (en l’occurrence un peu de soupe sur un fauteuil) a fait déborder le vase…

Agée de cinquante ans, d’une beauté renversante, épouse (non-comblée) d’un éminent scientifique et mère (non-épanouie) de deux jumeaux de dix-sept ans surdoués en maths, Eva trouve que rien ne va dans sa vie, qu’elle est fatiguée, et qu’elle va rester une année entière dans son lit, pour se reposer, tout oublier, faire le vide.

Mais ce n’est pas si simple, et ce qui apparaît au début comme une lubie fantasque se transforme petit à petit, aux yeux de son entourage, en manie psychotique, voire en auto-destruction. Alors qu’Eva ne souhaite que se reposer et être tranquille, la décision qu’elle a prise va peu à peu faire tourner le monde entier autour d’elle, à son grand désarroi.

Avec ce sujet complètement désopilant, Sue Townsend brosse le portrait déjanté d’une femme qui n’a rien d’extraordinaire au départ, mais qui, à cause de ses choix se retrouve prise au piège d’une situation qui la dépasse. Cependant, cette aventure réserve aussi de belles rencontres, notamment celle d’un homme, le bel Alexander, avec qui tout semble possible.

Tour à tour finement drôle (on rit parfois aux larmes devant le grotesque des évènements), résolument philosophique (il y a de brillantes et saisissantes réflexions sur le sens de la vie) et réellement émouvant (l’égoïsme d’Eva provoque d’inévitables impondérables), le récit de ces quelques mois dans la vie d’une femme au bord de la crise de nerfs est un véritable petit bijou d’humour, de fantaisie et d’émotion.

Plus encore qu’un destin de femme, il s’agit véritablement d’un roman-choral. La galerie de personnages, satellites lunaires d’une Eva qui ne pose plus un pied à terre, tous très différents et attachants dans leur genre, sont merveilleusement et méticuleusement saisis dans l’instant, tant dans leurs extravagants travers que dans leurs banales particularités.

A l’instar de la tête-à-claque Poppy, « amie » des jumeaux d’Eva, qui rappelle un peu le personnage de Krystal dans Une place à prendre de JK Rowling, ou encore le médiocre (bien que scientifique de haut niveau) mari d’Eva, qui lui, fait penser au héros de Ian McEwan dans Solaire, tous ont un petit quelque chose qui les rend inoubliables.

Et si grâce à ce livre vous découvriez le véritable sens de la vie ? En tout cas, l’auteur en fait son affaire avec brio. Nous ne sommes pas chez les Monty Python et pourtant, c’est diablement drôle, terriblement british et à découvrir absolument !

Fiche technique

Format : broché
Pages : 352
Editeur : Charleston
Sortie : 15 février 2013
Prix : 21 €
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