La Fille de l’hiver – Avis +

Présentation de l’éditeur

L’Alaska, ses forêts impénétrables, ses étendues enneigées. Son silence. Sa solitude. Depuis la mort de leur bébé, le mariage de Mabel et Jack n’a plus jamais été le même.

Partir vivre sur ces terres inhospitalières paraissait alors une bonne idée. Seulement, le chagrin et le désir d’enfant les ont suivis là-bas et la rudesse du climat, le travail éreintant aux champs les enferment chacun dans leur douleur.

Jusqu’à ce soir de début d’hiver ou, dans un moment d’insouciance, le couple sculpte un bonhomme de neige à qui ils donnent les traits d’une petite fille.

Le lendemain matin, celui-ci a fondu et de minuscules empreintes de pas partent en direction de la forêt…Peu de temps après, une petite fille apparaît près de leur cabane, parfois suivie d’un renard roux tout aussi farouche qu’elle.

Qui est-elle ? D’ou vient-elle ? Est-elle une hallucination ou un miracle ? Et si cette petite fille était la clé de ce bonheur qu’ils n’attendaient plus ?

Avis de Claire

Est-ce un hasard que celle qui porte le prénom d’une héroïne de Tolkien, Eowyn, alias « la dame du Rohan », écrive si bien ? En tout cas, Eowyn Ivey, cette ancienne libraire devenue écrivain sait de quel bois on fait les vrais héros.

Son roman aux allures de contes slaves nous emmène loin, très loin, aux confins de contrées lointaines et mystérieuses vues d’ici. D’une écriture à la fois fluide et riche parée d’images et d’émotions à fleur de peau, La Fille de l’hiver bouleverse et séduit.

Eowyn Ivey a l’art et la manière de décrire les émotions les plus intimes, les plus secrètement enfouies dans les douleurs de l’âme humaine. Imaginez un couple entre deux âges, Mabel et Jack, brisé par le drame d’un enfant mort-né, qui quitte tout pour aller vivre au pays de l’hiver, au fin fond de l’Alaska, en 1920.

Punition ? Pénitence ? Renoncement ? Nouveau départ ? L’Alaska apparaît au début comme le pays de tous les possibles. Après des débuts difficiles, le couple s’installe dans une routine, rude mais rassurante, parfois tempérée par des accès de spleen.

C’est ce qui arrive à Mabel, un jour particulièrement froid. Une jolie petite fille de neige, aux traits fins sculptés par Jack avec délicatesse, aux cheveux de paille doré pourrait-elle prendre vie comme dans le conte russe de son enfance ?

Illusion, hallucination, fantasme ou rêve devenu réalité ? Nos héros ont du mal à faire la part des choses au début, mais le fait est que cette petite fille existe bel et bien et ne demande, comme le renard du Petit Prince, qu’à être apprivoisée…

Oscillant entre réalisme et fantastique, le livre de Eowyn Ivey est absolument remarquable. Avec une galerie de personnages particulièrement bien croqués, leurs émotions affluent au fil des pages, ce roman est de celui que l’on aime à lire d’une traite, de préférence à côté d’un bon feu de cheminée.

Fiche technique

Format : broché
Pages : 430
Editeur : Fleuve noir
Sortie : 12 janvier 2012
Prix : 19,80 €