La Théorie de la paire – Avis +/-

Présentation de l’éditeur

Ce roman nous projette 50 ans en avant et nous interpelle sur l’évolution de notre société. A travers ses personnages énigmatiques, il décline son message d’alerte transgénérationnel sur le monde de demain. Surpopulation, épuisement des ressources, intelligence artificielle, transhumanisme. C’est le fil rouge d’une prise de conscience avertie. Faire bouger les lignes est bien son intention afin que « la théorie de la paire » ne puisse jamais naître, où que ce soit.

La relation d’amitié que Joy, une jeune lycéenne de 16 ans, entretient avec Jonaz, un sexagénaire, lui permet de dépasser ses difficultés quotidiennes totalement centrées sur elle-même. Pas tout à fait guérie, elle ressent ses préoccupations montées au fur et à mesure du récit de Jonaz. Avec humour et optimisme, Joy parvient à jeter un nouveau regard sur le monde et à satisfaire l’envie d’y prendre part pleinement.

Pour Joy, il s’agit d’une quête qui transforme sa réflexion, jusqu’à sa vie. L’histoire de Jack et d’Oriana racontée par Jonaz à Joy nous plonge dans un nouveau monde où notre vie bascule du jour au lendemain happée par un simple appel. Pour faire face à la pénurie de ressources, un partage s’est instauré. Certains vivent le jour tandis que d’autres vivent la nuit. Il nous est alors demandé de tout abandonner pour rejoindre notre moitié.

Avis de Claire

Nous avons eu la chance de rencontrer l’auteur à Livre Paris. Ecrire est sa passion, et le roman qu’elle nous livre ici est l’aboutissement d’un rigoureux travail. Evelyne Boury-Sipelgas a avoué elle-même que son roman est difficile à catégoriser. Cependant, force est de constater qu’à sa lecture, on se retrouve dans un futur proche, où les problèmes actuels de pollution, de surpopulation, de changements climatiques ont eu raison du monde tel que nous le connaissions, ce qui nous pousse à le classer parmi les romans d’anticipation.

C’est du moins ce que nous raconte le personnage de Jonaz, alors qu’il fait tous les soirs le récit à sa jeune colocataire Joy, de ce que sera le monde en 2067. Ainsi, nous avançons avec des histoires alternées, la vie de Jonaz et Joy, et celle de Jack et son amoureuse Oriana. L’auteur a choisi d’utiliser des italiques quand la perspective change. Admettons, même si, de notre point de vue, cela alourdit la lecture.

La fameuse théorie de la paire, qui donne son titre et son intrigue principale au livre se révèle réellement passionnante. Afin de lutter contre la surpopulation, et on le suppose, l’empreinte carbone et tous les maux dont souffre notre planète, chaque être humain a un double, quelque part dans le monde, avec lequel il doit partager son existence sans jamais le croiser. L’un vit le jour, l’autre vit la nuit. Ils partagent tout sans jamais se voir, ni se connaître.

Si l’histoire, aux détours et aux ramifications pertinentes et complexes, ne manque pas d’originalité, on l’avoue, on a eu un peu de mal à suivre avec certains termes « techniques ». On regrette que l’auteur n’ait pas songé à faire un petit glossaire en fin d’ouvrage qui reprendrait certains concepts abstraits, ou qu’elle a inventés. Ceci dit, l’oeuvre n’est pas sans intérêt, bénéficie d’une belle plume et trouvera sans aucun doute son public parmi les amateurs de roman d’anticipation.

Fiche technique

Format : broché
Pages : 184
Editeur : Autoédition

Sortie : 2 mai 2018
Prix : 7,99 €