Après le succès de la deuxième maison sur la gauche, le deuxième long-métrage du réalisateur américain est l’un de ses meilleurs films. C’est pourquoi il s’est imposé comme un classique. Il raconte l’histoire d’une famille de mutants qui attaque les voyageurs dans une zone d’essais atomiques gouvernementale.
Pour son scénario, Wes Craven s’inspire d’une histoire vraie. Celle de la famille Beane composée de 48 membres consanguins dont l’épouse, les 6 fils et 8 filles du chef de clan : Sawney Beane. Cette adorable congrégation sévit en Écosse au début du XVIe siècle. Pour vivre, elle tend des embuscades aux voyageurs sur des routes isolées, les tue avec sauvagerie et les mange. Charmant !
Le roi James Ier d’Ecosse finit par envoyer 400 soldats pour traquer les assassins dans leur repaire où ils découvrirent des scènes horribles. Le roi fit exécuter cruellement tous les membres de la famille jugés comme fous sans autre forme de procès. Wes Craven décide de porter cette histoire à l’écran car, pour lui, elle concerne directement la nature humaine : le désir d’être civilisé et notre propension à être violent. Il explore ainsi le « côté obscure de la force » (au cinéma que quelques années plus tard). En transposant l’histoire dans l’Amérique du XXe siècle, il critique violemment le modèle américain, sachant que les films horrifiques en général – en tout cas les bons – sont prompts à l’accusation acide.
La Colline a des Yeux est réalisée par 15 personnes, pour une somme ridicule. Le film est tourné à Victorville, une petite ville californienne. Le film a été tourné avec une caméra 16 mm. Du coup, le style est authentique, brut et renforce la terreur.
Le budget est si maigre que :
– Le producteur Peter Locke conduisait lui-même les acteurs sur les lieux de tournage dans un Winnebago en bout de course ;
– L’équipe technique se protégeait des intempéries avec des sacs poubelle ;
– Les accessoires avaient été récupérés sur le film classique d’horreur de Tobe HooperTobe Hooper Massacre à la Tronçonneuse ;
– Une station-service abandonnée servait de décor principal.
Malgré ses moyens limités, la colline a des yeux bat des records d’audience lors de sa sortie américaine le 22 juillet 1977. La critique est déroutée et choquée, le public stupéfait car, au contraire des films d’horreur conventionnels de l’époque, la colline a des yeux repousse les limites de l’horreur cinématographique.
Devenu culte, le film a influencé d’innombrables réalisateurs.
Quand le film fut soumis la première fois à la MPAA, ce dernier est classé X, ce qui l’aurait relégué au circuit des films pornographiques et aurait sérieusement compromis les recettes du film. Le réalisateur a donc modifié le montage pour qu’il ne soit classé que R (les mineurs de moins de 17 ans doivent être accompagnés d’un adulte). Le montage originel fut perdu à jamais.
Récompenses
– Prix du Jury lors du festival international du film de Catalogne 1977.
– Nomination au prix du meilleur acteur dans un film d’horreur (Michael Berryman), lors de l’académie des films de science-fiction, fantastique et horreur 1978 (organisation américaine à but non-lucratif fondée en 1972 par Donald A. Reed. Elle promeut et honore les films de science-fiction, fantastiques et de l’horreur. Les Saturn Awards sont les prix décernés par cette académie).
Fiche technique
Genre : Épouvante-Horreur
Nationalité : Américaine
Casting : Susan Lanier, Robert Houston et Martin Speer
Durée : 89 minutes
Année de production : 1977
Titre Original : The Hills Have Eyes
Remake : La Colline a des Yeux (2006)
Budget : 230 000 $