La cuisine marocaine de mère en fille – Avis +

Présentation de l’éditeur

Au Maroc, une femme qui ne livre pas ses recettes de cuisine c’est une bibliothèque de saveurs et de secrets qui disparaît. La cuisine marocaine est un art, resté longtemps simple tradition orale, un héritage transmis de père en fille depuis des générations, un art traditionnel bien ancré qui représente « le génie créateur et l’habileté artistique des femmes marocaines », s’enthousiasme Touria Agourram.

Elle révèle 210 recettes nées d’une pratique qui remonte à ses 6 ans, fruit de l’héritage de sa mère et de sa nounou à qui elle dédie ce livre savoureux, véritable voyage à travers les provinces et les terroirs marocains. Le Sud : l’empreinte berbère à l’ombre de l’Atlas, ensoleillé, les luxuriantes oasis et la semoule au miel, la purée de fèves sèches, les tajines d’agneau et de mouton. La cuisine des villes de Marrakech à Fez avec la recette du café parfumé aux épices, l’harira au pigeon, les couscous, la soupe à l’ail, le mouton confit…

Et enfin, la cuisine des côtes, ses poissons, la tajine d’anchois… Le tout voluptueusement clos sur des biscuits à l’anis, un couscous aux fruits, des roses des sables au miel, des cornes de gazelle. Chaque recette est assortie de conseils et de tours de main précieux. L’ouvrage est conçu avec une reliure spéciale et judicieuse, permettant de l’ouvrir à plat pendant que vous cuisinez. Mais la grande recette et la grande leçon de ce livre, selon Tournia Aggouram, c’est prendre un zeste de rêve, beaucoup d’amour et vous aurez là une bonne partie de la réussite de votre plat.

Avis d’Emilie

Ce livre est un véritable voyage, pas un simple livre de recettes. Enfin, pas que. Car chaque recette est accompagnée d’une petite présentation qui explique diverses choses : par exemple, à quelle occasion préparer traditionnellement le plat, quelle astuce ou tour de main permet de ne pas le rater ou de le sublimer ou encore raconte une histoire en rapport avec la recette.

La préface est un pur délice ! Elle nous emmène au pays, où l’auteur nous conte son rapport à la cuisine. Traditions et expressions locales introduisent le lecteur dans l’ambiance, et c’est là qu’on se rend compte que le titre est fabuleux. On se sent réellement à la place de l’enfant qui observe et écoute sa maman. Rien que de lire, on a les mains pleines de farine, de beurre et d’épices.

On peut lire ce livre sans cuisiner. Il va certes donner faim, mais on peut parfaitement appréhender l’ouvrage comme une encyclopédie de la gastronomie du Maroc.

Les recettes sont très variées, très bien expliquées et majoritairement très faciles à cuisiner. On a testé la salade d’oranges, le pain au cumin et d’autres, et à aucun moment nous ne sommes tombés sur quelque chose d’irréalisable ou d’incompréhensible.

Les accessoires de cuisine et les ingrédients sont trouvables dans n’importe quelle grande surface. Il est recommandé d’utiliser les récipients adaptés, surtout pour les tajines, et il faudra sans doute que les lecteurs gourmands complètent leur étagère à épices, mais soyons raisonnables, on ne va cuisiner marocain sans y mettre un minimum de bonne volonté !

Un lexique et un index viennent compléter l’ouvrage, ce qui est fort pratique pour les débutants.

Un seul défaut : il n’y a pas d’images : les photos manquent terriblement. Relativisons toutefois, ce livre fait déjà 300 pages, et son prix est très raisonnable. Avec de la couleur et des photos, l’ouvrage n’aurait sans doute pas pu être édité à un prix si compétitif.

On espère très fort que les autres livres de la même collection, à savoir La cuisine juive tunisienne, italienne, provençale, indienne, corse et espagnole seront également réédités.

Fiche technique

Format : broché

Pages : 300

Editeur : Albin Michel

Collection : Pratique

Sortie : 1er octobre 2014

Prix : 15 €