La danse macabre – Avis +

Présentation de l’éditeur

Après une périlleuse aventure écossaise pour le compte de la cour d’Edouard IV, Roger le Colporteur reprend la route de Bristol, impatient de retrouver sa famille. C’est donc avec le plus grand déplaisir qu’il se voit confier une nouvelle mission par Timothy Plummer, le maître espion général du roi.

En France, Louis XI serait sur le point de renoncer à marier le dauphin à Elizabeth, la fille du roi d’Angleterre, au profit d’une alliance avec les Habsbourg. Avant que la paix fragile mais lucrative entre les deux pays ne soit rompue, le Colporteur doit vérifier ces allégations. De Londres à Paris, disposant d’un atout de charme – la très vénéneuse Eloïse Gray, dont il doit prétendre être le mari -, Roger n’en finit plus de compter les morts mystérieuses qui barrent son chemin.

Avis de Marnie

Nous revoici avec la dix-huitième aventure de Roger le Colporteur. Le moins que l’on puisse dire, c’est que ces intrigues policières médiévales sont toujours aussi passionnantes. Au cours des deux premiers chapitres, certains éléments qui mêlent l’Angleterre et la France nous semblent quelques peu confus tant les personnages évoqués sont nombreux et que les faits sont quelque peu complexes. Nous nous accrochons et bien nous en prend, car ces faits seront repris, développés et expliqués plusieurs fois au cours du récit, ce qui nous permet de nous familiariser avec ces nébuleuses histoires de succession.

Si certaines enquêtes précédentes étaient axées sur des faits divers mettant en scène adultères, meurtres liés à des successions ou des besoins financiers, dans le monde des commerçants, de riches fermiers, ou des bourgeois, quelques intrigues sont attachées directement à l’Histoire de l’Angleterre. Ce présent récit fait partie de ce fil politique.

Si l’on ne demande pas à Roger d’espionner, c’est un secret qui risque de changer toute l’histoire de son pays que le frère du roi lui demande de découvrir. Et quand c’est demandé par les grands de ce monde à un simple colporteur, même s’il rechigne de toutes ses forces à exécuter un ordre qui risque de le faire torturer et tuer, il est obligé de se soumettre.

Au gré de ses pérégrinations qui l’amèneront à Paris, Roger va bien évidemment trouver un meurtre à résoudre qui mettra en péril sa mission. De plus, il est obligé de faire équipe avec Eloïse Gray, une femme dont il a de bonnes raisons de se méfier.

Il faut noter comme souvent avec cet auteur, la complexité et l’intelligence de l’intrigue vraiment habilement ficelée. De plus, Kate Sedley sait admirablement mêler le politique et le quotidien, deux grands thèmes soutenus par un langage bien particulier qui sait parfaitement jouer avec le vocabulaire médiéval tout en restant d’une compréhension toute contemporaine.

L’auteur nous offre un habile mélange d’humour et de drame, l’introspection « pittoresque » de Roger prêtant à sourire. Il faut particulièrement noter ses relations intéressantes avec les femmes, totalement cohérentes dans le contexte de l’époque. Nous regretterons juste une fin bien trop rapide, pas bâclée, mais toutefois, l’accélération suggère un léger manque de maîtrise.

Quoi qu’il en soit, du travail d’orfèvre !

Fiche Technique

Format : poche
Pages : 317
Editeur : 10/18
Collection : Grands détectives
Sortie : 1 juillet 2010
Prix : 7,90 €