La malédiction de l’aube – Avis +

Présentation de l’éditeur

Chaque nuit, seule au monde au cœur de New York, Margrit court dans Central Park désert. Un soir, un homme l’aborde. Elégant, altier, il a les cheveux blonds et les yeux clairs d’un prince nordique. Tentée de fuir d’abord, fascinée malgré elle par la beauté et le charme de l’inconnu, Margrit le laisse exposer son étrange requête.
Et peu à peu la stupéfaction la gagne.

Car Alban — c’est ainsi qu’il se prénomme — sait presque tout d’elle. De son métier d’avocate. De son acharnement à défendre les causes les plus délicates. Et s’il s’est décidé ce soir à interrompre sa course, au risque de l’effrayer, c’est pour lui demander de plaider sa cause auprès des hommes. Les hommes qui l’accusent injustement de meurtre. Les hommes qu’il ne peut affronter, car s’il se fait prendre, il mourra. Lui, le dernier descendant d’une race ancienne qui se transforme en pierre au lever du soleil… »

Avis de Domino

Il est des livres qui dès les premières lignes vous accrochent et qu’on peine à lâcher pour vaquer aux occupations triviales de la vie quotidienne et puis d’autres, que sans trop savoir vraiment pourquoi on pose au bout de quelques pages. Non que l’auteur manque de talent ou que l’histoire ne soit pas intéressante mais voilà ce n’est pas le moment ! Et puis quelques livres plus tard, on se résigne à le rouvrir et là, la magie est au rendez-vous et ce qui s’apparentait à une corvée devient plaisir. La malédiction de l’aube de C.E Murphy appartient à cette seconde catégorie. C’est un roman auquel il faut donner une seconde chance si d’emblée on ne pénètre pas dans l’univers fascinant crée par l’auteur.

A l’instar de Laura Anne Gilmann dans sa série des Retrievers (La magie de l’orage, La malédiction de l’ombre, La prédiction des ombres…), C.E Murphy choisit d’ancrer son récit de nos jours, à New York, d’introduire de façon abrupte le fantastique dans le quotidien le plus banal et de faire coexister deux mondes aux antipodes l’un de l’autre, le monde des humains et celui des créatures surnaturelles.

C’est ainsi qu’une jeune avocate rencontre un homme énigmatique qui lui demande de l’aider à prouver son innocence. En acceptant, Margrit est propulsée dans un monde dont elle ignorait tout, au milieu d’intrigues et de luttes d’influence qui lui sont parfaitement étrangères. Elle découvre alors, ébahie, que notre monde est également peuplé de créatures fantastiques, que les contes pour enfants ont un fond de vérité et que cet univers est tout aussi impitoyable que celui des humains, sinon pire…Cette rencontre marquera sa vie et la changera à jamais, même si elle ne le sait pas encore.

C.E Murphy réussit le tour de force de faire oublier que La malédiction de l’aube est le premier roman d’une saga. En effet, un premier tome est souvent un roman d’exposition qui présente les personnages ainsi que les lignes de forces du cycle et son intrigue est souvent sacrifiée à ces présentations nécessaires. Ici, l’auteur intègre parfaitement dans le déroulement de son récit les personnages ainsi que les évènements qui seront utilisés dans les romans suivants tout en exploitant avec bonheur le bestiaire fantastique. Elle se permet également d’y adjoindre d’autres créatures bien moins classiques puisant sans scrupule aucun, et pour le plus grand bonheur du lecteur, dans le fond des légendes celtiques et orientales. De plus, elle se paie même le luxe d’en créer une, des plus insolites…

Le lecteur fera ainsi connaissance avec l’héroïne de ce cycle, Margrit, une jeune avocate qui ne s’avoue jamais vaincue, une vraie boule d’énergie, toujours à l’affût de la parade ou de la faille qui lui permettra de faire avancer sa cause. Face à elle, Alban figure mélancolique qui accepte son destin comme un juste châtiment pourrait apparaître fade et cependant il n’en est rien. Sans que lui-même en soit conscient, Margrit le ramène au monde des vivants, l’obligeant à s’impliquer alors qu’il avait décidé de se rester à l’écart. Si on ne peut rester insensible au désespoir poignant d’Alban, la vitalité insolente de Janx, le cynisme affiché d’Eliseo Daisani, autres figures centrales du roman, apportent un contrepoint fort bien venu. Les humains ne sont pas en reste et la figure de Tony l’amant à éclipse de Margrit ainsi que Cole et Cam ses colocataires resteront dans les mémoires, même si, intrigue oblige, ils sont un peu moins présents.

Tous ces personnages et bien d’autres encore donnent vie à une intrigue complexe qui ne verra qu’une conclusion partielle dans La malédiction de l’aube. En effet, la fin ouverte du roman loin d’apporter toutes les réponses laisse en suspens bon nombre de questions et surtout ouvre de nouvelles perspectives à Margrit… et au lecteur !

Une fois que vous aurez plongé dans l’univers fantastique imaginé par C.E Murphy le monde qui vous entoure vous apparaîtra sous un nouveau jour. Le merveilleux est là, autour de vous, il vous suffit de lever la tête ! Et la nuit tombée, plus jamais vous ne regarderez les gargouilles qui ornent nos cathédrales du même œil, ne venez vous pas juste d’en voir frémir une ?

Fiche Technique

Format : poche
Pages : 529
Editeur : Harlequin
Collection : Luna
Sortie : 1 novembre 2008
Prix : 7,50 €