La rebelle de Longwood – Avis +

Présentation de l’éditeur

Picardie, 1414
Mariée précipitamment pour échapper à l’époux anglais que son oncle veut lui imposer, Belliane, châtelaine de Longwood, savoure en silence sa victoire. Car si son mariage avec Lazare Mondragon ne peut lui apporter la passion à laquelle toute femme aspire, il lui permettra, croit-elle, de protéger le château de Longwood de son ennemi éternel… l’Angleterre.

Hélas, dès leur nuit de noces, Belliane découvre que Lazare ne lui donnera jamais d’enfant : il ne l’a épousée que pour capter son héritage au profit de son propre fils. Bien décidée à se battre pour garder Longwood, Belliane voit son espoir renaître lorsqu’elle rencontre Rand, un chevalier qui prétend être au service du roi de France. Au fil de leurs rendez-vous secrets, Rand éveille en elle une femme libre, rebelle et passionnée. Et suscite au plus profond d’elle-même le désir de concevoir un héritier pour Longwood. Sans imaginer que le piège qu’elle a si ardemment voulu éviter va maintenant se refermer sur elle…

Avis de Marnie

L’impression est déconcertante en fait, même si nous sommes tout à fait séduits par cette histoire pleine de fureur, d’explosion et de flammes. En effet, notre culture française est souvent mise à mal lorsqu’elle se heurte à des romans anglo-saxons, américains adoptant le point de vue de « l’autre camp »… qu’est-ce que la Régence ? Et bien nos glorieuses guerres napoléoniennes vues par ceux que l’on tentait d’envahir !

Et bien ici, c’est la guerre de Cent ans qui nous semble soudain revue et corrigée mais comme c’est beaucoup plus rare que les romans se déroulant en 1810, nous ne pouvons nous empêcher de sourire légèrement. Nous voyons à quel point la bataille d’Azincourt est glorifiée, avec à la tête le « génial » roi Henry V [[ah, on ne peut s’empêcher de penser au fameux monologue de Shakespeare sur la Saint-Crispin…]] qui sera le seul monarque britannique à se faire couronner roi de France. Pendant que notre futur roi Charles VII (que Jeanne d’Arc aidera à mettre quelques années plus tard sur le trône) est présenté comme une sale petite crapule !

Ce premier aparté étant fait, en voici un second. Ce roman est paru en 1999 dans la collection Aventures et Passion de J’ai Lu sous le titre beaucoup plus intelligent (traduction du titre anglais) du Lys et du léopard. Il est noter que cette première traduction n’est pas aussi complète que ces actuelles 533 pages qui nous sont ici présentées.

Le lys est bien évidemment le symbole de la royauté française, alors que le léopard est l’emblème du blason britannique. La grande intelligence du roman, c’est que nous comprenons tout à fait nos deux héros, qui représentent chacun l’arme d’une nation et qui doivent alors sacrifier leur amour à leur pays, sous peine de se trahir soi-même.

Susan Wiggs nous offre un contexte politique passionnant, réussissant même à faire comprendre les contradictions de la France de cette époque, avec ses alliances, ses luttes de pouvoir entre provinces, ses combats, ses pillages, alors que les anglais ont déjà un pied sur le sol, occupant Calais.

Nièce de l’influent et très controversé duc de Bourgogne, Belliane (dite Lianna) tente de trouver un moyen de ne pas livrer son château, emplacement stratégique [[situé à Eu, sur la baie de Somme, à quelques dizaines de kilomètres d’Azincourt, ville du Pas-de-Calais…]] aux envahisseurs anglais. L’issue qu’elle pensait astucieuse va pourtant se révéler catastrophique, aussi bien pour elle que pour ceux qu’elle tentait de sauver.

L’auteur enchaîne péripéties, rebondissements, complots, action et scènes d’amour. De nombreux personnages bien campés se croisent, se trahissent, s’unissent, le tout dans un fourmillement passionnant et passionné, entre scènes de bravoure et sacrifices. Justement, cela manque un peu de mesure, d’attente ou encore de nuances dans la psychologie des personnages. Ecrit en 1991, ce roman met en scène une jeune femme qui a tout à prouver et dont les revendications quelque peu féministes peuvent paraître quelque peu incongrues de nos jours… ou au Moyen-Âge.

Pièce d’un échiquier politique dont elle représente seulement une tour mais pas la reine, Lianna a des réactions pour le moins un peu trop modernes ou plutôt revendicatrices.

Par contre, le choix du héros, Rand est plutôt intéressant… calme, compatissant, puceau, jouant de la harpe, il en faut beaucoup pour l’irriter. Heureusement, Lianna parviendra à le maintenir dans cet état de colère, quasiment pendant les deux tiers du roman, ce qui rend cette histoire très agréable et plaisante à découvrir !

Fiche Technique

Format : poche
Pages : 535
Editeur : Harlequin
Collection : Best-sellers
Sortie : 1 septembre 2011
Prix : 6,99 €