La rose noire – Avis +

Résumé de l’éditeur

A quarante-cinq ans, Rosalind Harper a vu avec bonheur Harper House, sa propriété du Tennessee, renaître grâce à ses amies Stella et Hayley.

Désormais, la jardinerie résonne des rires des enfants. Roz sait aussi qu’elle peut compter sur le soutien de ses grands fils. Indépendante et forte, elle assume parfaitement son célibat. Pourtant, sa vie va être bouleversée lorsqu’elle fait appel au Dr Mitchell Carnegie, un généalogiste à qui elle demande d’identifier le fantôme de  » l’épouse Harper « . Rosalind n’a jamais été impressionnée par ses apparitions mais, à mesure que ses liens avec Mitch se renforcent, la présence bienveillante du spectre se mue en fureur dévastatrice. Pourquoi ?

Avis de Marnie

Si la première histoire était une très bonne surprise, le deuxième tome de la série Le secret des fleurs, est encore plus réussi. Décidément, est-ce que Nora Roberts mériterait son titre de grande dame du roman féminin ? Il est intéressant de se poser la question car depuis vingt-cinq ans nous croulons sous la quantité de ses œuvres, et il se trouve que, malheureusement, la qualité est rarement au rendez-vous. Ce livre est donc une réelle bonne surprise.

Rosalind Harper, la propriétaire de Harper House, personnage secondaire dans le premier tome, héberge Stella (l’héroïne du Dahlia bleu) et ses deux enfants, jusqu’au mariage prochain de cette dernière avec Logan, le paysagiste de la jardinerie. Elle a recueilli également une cousine par alliance, Hayley, qui vient d’accoucher d’une petite fille. Harper, le fils aîné de Rosalind vit également dans la grande maison, celle-ci étant dirigée de main de maître par David, le meilleur ami de ses trois fils. A 45 ans, cette femme a pris goût à la solitude mais aussi à la compagnie, suivant ses moments et ses humeurs. Veuve très jeune, elle a élevé ses trois enfants puis s’est remariée sur un coup de tête, ravie et flattée de plaire à un homme charmeur et charmant, qui s’est révélé être un escroc, la trompant avec ses amies et relations. Elle a pris rapidement les choses en main en le jetant dehors. Humiliée par cette désastreuse expérience, Roz s’est repliée sur elle-même, se consacrant à sa jardinerie et à ses proches. En fait, c’est surtout la compagnie de Stella et de Hayley qui l’a amené à réfléchir sur elle-même et ce qu’elle souhaite faire du reste de sa vie.

Mitchell Carnegie, dont nous avons fait la connaissance à la fin du livre précédent, est moins fasciné par le fantôme, la mystérieuse Amelia dont il doit découvrir l’identité, que par Rosalind. A 48 ans, divorcé et père d’un jeune adulte sportif, il se sent aussi attiré par le caractère indépendant et attachant de la propriétaire de Harper House que séduit par son charme, son courage et son aplomb. Loin de représenter le héros parfait de la romance (il ne surgira jamais en chevalier pour la sauver d’une mort certaine) Mitch est plutôt un homme réel, un compagnon séduisant et attentionné, avec qualités et défauts, mais surtout capable d’écouter, d’épauler et de respecter notre héroïne.

L’aspect le plus réussi de cette romance est constitué, en fait, par ces relations quelque peu hésitantes qui se nouent entre ces deux êtres qui ont déjà une partie de leur existence derrière eux, un métier prenant, une vie bien établie et un solide besoin de liberté et de solitude avec lesquels chacun d’eux doit composer. Les concessions, c’est envers eux-mêmes qu’ils doivent les faire, pour pouvoir apprécier la compagnie et l’envie de partager un avenir avec l’autre. Beaucoup de délicatesse et de sensibilité dans cette réflexion en tandem, qui évolue au rythme des apparitions de plus en plus agressives d’une Amelia qui se déchaîne au fur et à mesure que l’amour s’approfondit entre les héros.

Ce fantôme, dont les apparitions étaient devenues de plus en plus inquiétantes dans le premier tome, envahit les pensées, les rêves de l’héroïne soudain habitée par la haine et la violence d’Amelia qui tente de lui faire passer son message par tous les moyens. Cependant Rosalind a un caractère bien trempé et a décidé de faire front, aussi bien devant l’irrationnel, que devant la mesquinerie de certaines personnes…

Avoir lu ce roman aussitôt après L’île aux secrets de Nora Roberts, un de ses premiers romans, même s’il s’est écoulé plus de vingt ans entre les deux, il nous impossible de retrouver le moindre point commun, que ce soit dans le style, les caractères, l’histoire, le rythme. Qu’importe en fait les rumeurs de savoir si c’est vraiment Nora Roberts qui écrit ses romans [[ce dont je doute]] ce qui compte, c’est de reconnaître si celui-ci est bon…

Alors là, oui, cette histoire fluide, simple, toute en émotion, nous fait passer un très bon moment. Cependant, l’aspect le plus réjouissant, c’est que contrairement à la plupart des romances, l’auteur n’hésite pas à dépeindre des héros au milieu de leur vie, avec des envies et des besoins très différents des critères qui définissent généralement le genre, offrant ainsi une originalité faite de tendresse amoureuse, de passion douce-amère, et de chaleur réconfortante. On en redemande !

Fiche Technique

Format : broché
Pages : 412
Editeur : J’ai Lu
Collection : Semi-poche
Sortie : 6 septembre 2007
Prix : 9,95 €