La tête de l’emploi – Avis +

Présentation officielle

A 50 ans, Bernard se voyait bien parti pour mener la même vie tranquille jusqu’à la fin de ses jours. Mais parfois l’existence réserve des surprises… De catastrophe en loi des séries, l’effet domino peut balayer en un clin d’œil le château de cartes de nos certitudes. Et le moins que l’on puisse dire est que cet homme ordinaire, sympathique au demeurant, n’était pas armé pour affronter ce qui l’attendait.

Buster Keaton post-moderne, il va devoir traverser ce roman drôle et mélancolique pour tenter de retrouver sa place dans un monde en crise.

Avis d’Artemis

« Un jour, mes parents ont eu l’étrange idée de faire un enfant : moi. » Voici la phrase qui ouvre le roman et qui donne le ‘la’ de cette histoire décalée, avec de l’humour, mais également profondément humaine et ancrée dans notre quotidien économique difficile.

En effet, Bernard, la cinquantaine, est sur le point de faire face à une suite d’événements tragicomiques… Alors qu’il est un conseiller financier sans problème, il se fait convoquer par son directeur, qui lui demande de retourner au guichet. Parce qu’il n’est pas de nature à se rebeller, parce que le contexte est aux licenciements, il prend sur lui et accepte de retourner au bas de l’échelle. Mais comme le lecteur ne pouvait manquer de le pressentir, cela se finit mal et il se retrouve au chômage.

Sa situation professionnelle étant compliquée, cela déteint sur sa vie personnelle. Cinquantenaire ordinaire, il a un quotidien terne, et s’il est amoureux de sa femme, il ne lui donne pas de preuve de son attachement, et oublie même son anniversaire. Lorsque leur fille Alice part étudier au Brésil, l’équilibre est rompu et la séparation ne tarde pas. Il se retrouve quelques jours dans un hôtel :

« Si j’avais laissé filer les années, sans réussir à les retenir entre mes mains, plus que jamais je vivais une période où je n’avais aucune prise sur le réel. En d’autres termes, je subissais. Auparavant, je m’étais représenté la vie comme une irrésistible ascension. On progressait dans la connaissance des choses, dans l’expérience, et socialement bien sûr. Mais voilà qu’à cinquante ans, je dormais dans un hôtel moyennement insonorisé et ma carrière se retrouvait sur le paillasson de mon ambition. Que faire dans un cas comme celui-ci ?  » [[Extrait page 77, début du chapitre 9]]

Mais Bernard n’a pas les moyens de continuer à vivre dans un hôtel et doit se résoudre à la seule solution qui lui reste : retourner chez ses parents, où sa chambre n’a pas changé depuis son adolescence ! Après plusieurs jours de déprime, il doit toutefois se remettre à chercher du travail, à être dynamique, à trouver des solutions… Mais ce n’est pas facile, en cette période économique morose et en vivant chez ses parents.

Heureusement, à cette mélancolie qui teinte le récit, s’ajoute l’humour et la tendresse de David Foenkinos, qui sait si bien rendre attachants ces anti-héros…

Fiche technique

Format : semi-poche
Pages : 288
Editeur : J’ai Lu
Sortie : 8 janvier 2014
Prix : 13,50 €