Le Chaos – Avis +

Présentation de l’auteur

Les dzellis ont vécu pendant des siècles dans l’ombre de la race humaine, attendant leur heure pour se soulever et s’imposer sur terre. Avant le commencement de cette guerre, Slaren Karg, guerrier dzellis, n’a qu’un but : récupérer un carnet rassemblant les années de recherche faites par Brian Miller, sur une menace imminente envers la race humaine. Mais, le scientifique décédé, son intérêt se porte sur sa fille : Jenna.

Elle est humaine, il hait la race humaine.

Pourtant, la jeune femme éveille en lui un désir troublant, intense et puissant. Alors, quand cette guerre éclate, et que chacun peut ignorer et maîtriser le désir qui les pousse l’un vers l’autre… Quel sentiment peut-il naître entre un dzellis qui mène une guerre impitoyable et une humaine qui assiste impuissante au chaos de sa propre race ?

Avis d’Enora

Une découverte des plus sympathiques que cette romance paranormale érotique écrite par une écrivaine française. Ici ni vampires, ni loups garous mais une autre espèce à la fois proche et différente des humains ; une espèce presque anéantie par la race humaine et oubliée depuis des millénaires mais dont les membres survivants œuvrent dans l’ombre pour prendre leur revanche. A la fois fiction catastrophe et post-apocalyptique, ce roman se centre sur la relation amoureuse et érotique entre une humaine, Jenna et un guerrier dzellis, Slaren.

Si la mise en place de cet univers est un peu laborieuse lors des premiers chapitres, tout d’un coup le rythme s’accélère et l’histoire devient tellement captivante qu’on en oublie les maladresses de style. Le récit par moment nous renvoie à d’autres romances paranormales mais l’auteur fait preuve d’une originalité certaine dans l’élaboration de son monde et d’une complète réussite dans l’évolution de ses personnages, en particulier Slaren, ce guerrier plein de haine qui se retrouve à son corps défendant amoureux d’une femme d’une race qu’il s’est juré de détruire.

Autour des deux personnages principaux gravitent un certain nombre de protagonistes secondaires charismatiques et intéressants : Lily la jeune humaine handicapée aux rêves prémonitoires ou Ryala, la dzellis à la conscience tourmentée et sur qui repose la prophétie d’Asies. Ce sont d’ailleurs elles qui seront au centre du prochain tome en compagnie d’un guerrier aux yeux bleus, surmontés d’un piercing. Les deux premiers chapitres en ligne sur le site de l’auteur sont on ne peut plus alléchants…

Avis de Marnie

En premier lieu, il faut saluer une tentative aboutie pour écrire en France, de la romance surnaturelle « érotique », un genre bien américain mais que l’on commence seulement à traduire depuis trop peu d’années. Belinda Bornsmith s’auto-édite et nous livre les 416 pages du premier volume de sa trilogie (?) la Confrérie des Ombres, intitulé le Chaos. Je n’ai lu qu’un nombre très limité de ces romances spécifiques, par conséquent, il me sera impossible de dire ou non s’il est « trop » copié ou trop inspiré par les auteurs américains. Par contre, me demanderez-vous, est-ce ou non un bon roman ?

La réponse est aisée, oui ! A partir du chapitre 5, il nous devient impossible de décrocher. Mais tout d’abord, parlons de ce qui fâche, soit les deux premiers chapitres. Le début est vraiment trop hésitant. L’auteur s’applique, s’applique à raconter mais ne transmet aucun sentiment, aucune émotion. Le style est froid, en retrait, terne et nous commençons à avoir plutôt peur pour la suite, vu que tout ce petit monde qui commence à prendre place nous semble très en retrait et peu inspiré.

Ce défaut met en relief les fautes de syntaxes, les répétitions, et autres maladresses, qui nous sautent alors aux yeux. Ces dernières vont heureusement se transformer en simple détail dont un correcteur [[mandaté par nous l’espérons un éditeur]] pourrait aisément venir à bout, au fur et à mesure que nous nous laissons emporter au gré des évènements dont certains vont vraiment nous surprendre.

Puis, soudain, au chapitre 3, nos héros se rencontrent, pour le plus grand plaisir du lecteur et de l’auteur. Interloqués, nous assistons au changement de style de Belinda Bornsmith qui entre enfin dans son roman, avec passion et enthousiasme. Elle parviendra jusqu’à la dernière ligne à garder ce ton nerveux, vibrant, y compris pour les histoires secondaires.

Le contexte prend une vraie ampleur tragique très bien rendue. La relation entre Slaren et Jenna est « classique », dans la romance. Le héros est un mâle alpha impressionnant, un guerrier style bloc de granit, intransigeant et sans scrupule, mais… évolutif !

Jenna est aussi une héroïne type, soit une vulnérable petite chose qui se révèle très forte dans les épreuves. Cela n’est pas franchement original, mais par contre, cela fonctionne parfaitement bien. L’auteur possède le talent nécessaire pour insuffler une tension sexuelle digne de ce nom, et maîtrise de bout en bout la progression de cet amour, comme les scènes de sexe qu’elle met en scène aisément. Honnêtement, vu le contentieux plus que conséquent qui va se dresser entre nos deux héros, il lui fallait une certaine habileté pour se sortir de cette situation.

Une des vraies qualités de ce roman : les personnages secondaires. Belinda Bornsmith met en place par tout petits chapitres disséminés ici et là, des scènes qui paraissent hors de propos. Bien évidemment, il y a de bonnes raisons à tout cela et l’auteur va peu à peu entremêler intrigues et caractères avec habileté. Nous faisons la connaissance de gentils et méchants dzellis, de gentils et méchants humains… C’est un peu à ce niveau là que l’auteur manque de nuance et même de cohérence.

A partir du moment où elle écrit sur la quatrième de couverture : “elle est humaine, il hait la race humaine”, et vu la tragédie qui survient, nous sommes quelque peu dérangés par l’idée d’une race qui sans état d’âme en détruit une autre. Nous sommes tout de même sur un autre niveau « moral » qu’une guerre. Mais, là encore, l’auteur parvient à se rattraper aux branches dans la dernière partie de son roman avec les personnages qui peu à peu retrouvent une conscience.

De plus, nous assistons à plusieurs scènes où l’on nous parle d’énormes différences entre dzellis et humains, et que les seconds ont en partie décimé les premiers des siècles auparavant. Or, les dzellis sont tellement supérieurs aux humains, qu’il est difficile de le croire. De même, les traits de caractère des dzellis… sont tellement humains, que nous ne voyons aucune vraie différence entre les uns et les autres, hormis des pouvoirs psychiques et physiques que, nous, pauvres humains, nous ne possédons pas.

Bien que ces défauts soient réels, et que ce contexte aurait pu être plus réfléchi et approfondi, nous nous passionnons pour Slaren et Jenna, et aussi (surtout, pour ma part !) pour Rayla la jeune dzellis au destin incertain, Dalen, Szon, Melissa, Ian, Siyin et autres protagonistes qui ont su montrer diverses facettes nuancées de leur personnalité. Au final, nous avons furieusement envie de connaître la suite… Et c’est une preuve que l’essentiel est atteint : captiver le lecteur !

Fiche Technique

Format : broché
Pages : 416
Editeur : Cyplog auto-édité
Sortie : 26 mai 2010
Prix : 21,90 €