Le Presbytère – Avis +

Présentation de l’éditeur

Au début des années 1970, Balthazar Béranger s’installe avec sa jeune épouse, Sonia, dans une maison à la sortie d’un village. C’est un ancien presbytère, légèrement en retrait par rapport à la route, dont les belles fenêtres sont en partie cachées par un grand tilleul.

Balthazar est un jeune médecin qui entend faire de ses enfants des êtres véritables. Maintenus à l’écart d’un monde jugé néfaste pour leur développement et leur imagination, ces derniers sont initiés à la musique et à la morale pendant que leur mère ne résiste ni à la violence ni à la séduction de son mari.

Pantins impuissants soumis aux coups de leur père et à des exigences de plus en plus humiliantes, ils apprennent à se taire.

Le premier roman d’Ariane Monnier décrit une maison dont les pièces sont progressivement transformées en scène de spectacles cruels, où les portes entrouvertes laissent entendre, en sourdine, de terribles chuchotements.

Avis de Olivier

Qu’est Le Presbytère ? Un livre tendre et terrifiant. Une écriture poétique, ciselée, soigneusement mesurée ; pour une intrigue sombre. Mais aussi une écriture d’une rare qualité, un plaisir esthétique à chaque phrase ; pour une réalité glaçante.

Que peut-on en dire de plus ? Ariane Monnier possède un style plein de pudeur pour dire la violence déguisée en gentillesse. Que se passe-t-il vraiment dans ce que certains décrivent comme un jeu et d’autres comme un lac de larmes. Elle élabore une description très réaliste du regard, partiel, de chaque membre d’une fratrie en fonction de son âge et de sa place.

Balthazar rêve de perfection, au point d’en oublier de voir son épouse et ses quatre enfants. Sous prétexte d’accomplir ses idéaux, il en devient violent, écrasant, méprisant et surtout négligeant. Lorsque les choses commencent à déraper, il refuse simplement de voir ce qu’il devient pourtant de plus en plus évident.

Jusqu’au jour où, enfin, une personne parle, libérant la parole de certains, la honte pour d’autres et finalement l’exigence du déni. Lorsque les bourreaux sont aussi des victimes (et inversement), qui faut-il croire, qui faut-il défendre ?

Une réflexion profonde sur le perfectionnisme, les secrets et la résilience.

Fiche Technique

Format : broché
Pages : 272
Editeur : JC Lattès
Collection : Littérature française
Sortie : 23 août 2017
Prix : 17 €