Le Sel de tous les oublis – Avis +

Présentation de l’éditeur

Lorsqu’une femme claque la porte et s’en va, elle emporte le monde avec elle. Adem Naït-Gacem l’apprend à ses dépens. Ne supportant pas le vide laissé par le départ de son épouse, l’instituteur abandonne ses élèves et, tel un don Quichotte des temps modernes, livré aux vents contraires de l’errance, quitte tout pour partir sur les chemins.

Des rencontres providentielles jalonnent sa route : nain en quête d’affection, musicien aveugle au chant prophétique, vieux briscards, galériens convalescents et simples d’esprit le renvoient constamment aux rédemptions en lesquelles il refuse de croire. Jusqu’au jour où il est rattrapé par ses vieux démons.

À travers les pérégrinations d’un antihéros mélancolique, flanqué d’une galerie de personnages hors du commun, Yasmina Khadra nous offre une méditation sur la possession et la rupture, le déni et la méprise, et sur la place qu’occupent les femmes dans les mentalités obtuses.

Avis de Claire

Dans cette histoire sombre, mais habitée par la bienveillance, un homme tente de survivre alors que sa femme le quitte, car elle aime ailleurs. Antihéros au possible -il n’est vraiment pas sympathique-, Adem balade sa souffrance au gré de la route et des rencontres qui le font fuir ou faire du sur place.

Presque malgré nous, on se prend d’affection pour lui à travers le prisme de ceux qui le rencontrent (dont une vieille connaissance, on apprécie tout particulièrement le clin d’oeil à Les Anges meurent de nos blessures). A chaque étape, Adem refait surface, à son corps défendant. En toile de fond, le pays se construit, l’Algérie vient de sortir de la colonisation.

Chaque nouveau roman de Yasmina Khadra est la promesse d’une belle histoire, pleine de sensibilité, d’émotions et de délices de langue française. Le Sel de tous les oublis s’inscrit pleinement dans cette tradition.

Fiche technique

Format : broché
Pages : 256
Editeur : Julliard
Sortie : 20 août 2020
Prix : 19 €