Le Songe de Siwel – Avis +

– Que fais-tu ici malheureuse ?
– Oh c’est une longue histoire. C’est à cause du lion et de la glace. Mais, en fait aussi un peu des rats. Et puis il y avait ces deux sphinxs qui n’arrivaient pas à se mettre d’accord.

Lewis Carroll nous a appris qu’il ne fallait pas suivre un lapin blanc. Mais certains ont oublié leurs classiques. Prenez Siwel : apercevant Lapinot, elle le suit jusque dans son ambassade – une bibliothèque peuplée de rats dévorant les ouvrages à leur portée. Mais les conséquences sont graves car ce faisant, ils dévorent les univers imaginés par les auteurs et ceci au grand déplaisir de leurs personnages. Un instant, Siwel n’est-elle pas un personnage de BD ? Si ! Elle a donc moins de 128 pages pour sortir du labyrinthe.

Siwell s’élance dans les différents univers de l’imaginaire, croisant brièvement la Reine de Coeur (à moins que cela soit Marie-Antoinette du Collier de la reine d’Alexandre Dumas) ainsi que Puck du Songe d’une nuit d’été de William Shakespeare (mais que fait-il dans L’île au trésor ?). Peu importe, il faut sortir au plus vite. Des coins de réalité sont en train de se faire grignoter.

Au fait, où est passé le lapin blanc ? Certainement dans Alice au pays des merveilles ? À moins que… et si ce lapin blanc appartenait à l’univers de Lapinot et les carottes de Patagonie de Lewis Trondheim ? Et les rats grignotent…

Le renouvellement du mythe d’Alice au pays des merveilles est toujours étonnant (cf. l’épisode Une partie de campagne de la série TV Star Trek). Le mélange des univers se révèle efficace.

Fiche Technique

Scénario : Philippe Renaut
Dessin : David Barou
Editeur : La Boite à bulles
Sortie : février 2010
Prix : 22 euros
Inédit, format à l’italienne, 128 pages couleurs