Le beau voyage – Avis +

Je n’ai pas compris que tu étais là pour me réapprendre à vivre.

C’est alors qu’elle s’apprêtait à faire l’amour que le téléphone de Léa a sonné. Réflexe ou bien acte manqué : elle décroche et apprend la mort de son père.
Lors de l’enterrement un employé du cimetière lui précise qu’il faudra prendre des dispositions pour la suite, car le caveau familial n’est prévu que pour trois personnes. Il est déjà occupé par les deux parents de Léa et par son frère Léo qu’elle n’a pas connu.

L’enterrement lui donne l’occasion de revoir sa meilleure amie prénommée Léa elle aussi. C’est lors de son premier avortement qu’elle a rencontré Léa bis, son double. Mais au dernier moment Léa bis avait renoncé. Elle a élevé seule son enfant, pendant que Léa enchaînait les mecs et les avortements.

C’est l’occasion des souvenirs familiaux, par exemple les paroles énigmatiques de son père lorsqu’il a approuvé son avortement ou bien lorsque sa mère a appelé sa fille… Léo.

Se pourrait-il que ses parents l’aient faite pour remplacer son frère ? Le titre de l’album correspond à une chanson de Boby Lapointe. Il y est question de nougats de Montélimar cassés et recollés, d’un voyage au cimetière et d’un monde fou fou fou.

Une fois de plus, Zidrou développe le thème de l’enfant qui n’aurait pas dû naître. Ici, un enfant est né malgré un avortement. La mère devait être enceinte de jumeaux.

De même, Léa ne serait sans doute pas née sans la mort de son frère. Aujourd’hui est-elle une femme libérée ou bien cassée et recollée ? La piscine de la maison familiale est vide depuis que le petit Léo s’y est noyé. Léa la nettoie et la remplit d’eau.

Une piscine : on peut s’y noyer ou bien piquer une tête en continuant à vivre.

Fiche technique

Format : album
Pages : 54 pages couleurs
Scénario : Zidrou
Dessin & Couleurs : Benoit Springer
Éditeur : Dargaud
Sortie : 11 janvier 2013
Prix : 14,25 €