Le maître des noms – Avis +

Présentation de l’éditeur

Ce que vous lisez est vrai. Vous n’êtes pas la candidate involontaire du dernier reality show. La vie est un spectacle et vous êtes l’un des figurants qui va passer au stade d’acteur. C’est à la fois votre plus grande chance et votre plus grand malheur.

Qu’est-ce que vous pouvez gagner? La vie de l’être qui vous est le plus cher. Qu’est-ce que vous pouvez perdre? La même chose et endurer d’y survivre. Mauvaise nouvelle: une fois que vous avez ouvert le carnet, vous ne pouvez pas quitter la partie.

Dans la rame du métro qui la ramène du bureau, Anne Ripley, mère de famille, a trouvé un carnet manuscrit.

Celui-ci abrite une étrange confession: une femme y explique comment elle a été forcée à séduire puis à tuer un homme choisi au hasard. La vie d’Anne bascule alors dans un jeu machiavélique, dont elle comprend vite qu’elle ne sortira pas indemne. Elle n’en connaît pas les règles, elle n’en connaît pas les instigateurs – tout ce qu’elle sait, c’est que si elle ne suit pas leurs indications à la lettre, elle se verra infliger la pire des souffrances: la perte de son enfant.

Le jeu va pouvoir commencer…

Avis de Nicolas

Voilà un très bon premier roman de thriller – anticipation. Josef Ladik est le nom de plume d’un juge d’instruction de 35 ans qui serait expert en cybercriminalité, Shutterlag étant son pseudonyme pour la photographie.

Le livre s’axe dans sa première partie sur le personnage de Anne Ripley (pas Ellen) puis s’oriente plus en deuxième moitié sur le groupe des 4 traqueurs.

Dans un Paris à peine futuriste (2045), nous avons une société orwellienne ultra-fliquée où sous couvert de sécurité et de guerre anti-terroristes, l’état s’est octroyé le droit d’implanter une capsule (sorte de puce RFID) dans le cou de chaque citoyen de plus de 12 ans. Toutes les communications sont espionnées et analysées par un système d’intelligence artificielle designé pour identifier tout comportement déviant.

Les traqueurs sont des employés de l’état travaillant en groupe de 4, chaque élément possédant une qualité lui permettant de mener à bien bien chaque mission (gros bras, beauté fatale, meneuse de troupe, spécialiste des filatures…). Même s’ils sont rendus sympathiques par le narrateur, ce ne sont rien d’autres que des tueurs au service de l’état, autorisés à éliminer la dissidence, généralement en faisant passer cela pour un accident.

Le Maître des noms est un livre au style narratif rapide, nerveux, offrant des tableaux bien décrits. [[Les auteurs modernes ont-ils toujours à l’esprit la future adaptation cinématographique (ou pire, télévisuelle) de leurs oeuvres?]]. Mais ce roman semble être un prétexte permettant à Josef Ladik de mettre le doigt sur les nombreuses dérives sécuritaires actuelles. Un même président élu depuis plus d’une trentaine d’années, probablement grâce à un système de vote électronique à la fiabilité discutable. Anecdotiquement, les activistes anti-votes électroniques seront bientôt classés « groupement terroriste » et il sera alors plus simple de les « neutraliser ».

Le choix du titre m’a laissé perplexe jusqu’au dénouement du livre et je salue la jolie pirouette de l’auteur. Un léger bémol néanmoins sur la fin de l’ouvrage. Une ouverture de porte vers un second tome qui me dérange toujours (le lecteur aigri que je suis y voyant une approche mercantile). Au final : un très bon thriller qui vous accrochera jusqu’à la dernière page.

N’hésitez pas à vous le procurer.

Fiche Technique

Format : broché
Editeur : First
Collection : Thriller
Sortie : 22 mai 2008
Prix : 19,90 €