Le périple de Baldassare : tome 1 – Avis +/-

– Il est écrit en toutes lettres que l’Antéchrist apparaîtra en l’an du Pape 1666.

La menace prochaine d’Apocalypse assure une certaine prospérité au Génois Baldassare Embriaco. En cette année 1665, ce Génois établi en orient tient un commerce de livres anciens. Bon nombre de ses clients fortunés sont inquiets de la fin du monde prévue pour l’an prochain « l’année de la Bête ».

Aussi, ils cherchent dans les ouvrages des références à l’Apocalypse. Le livre le plus recherché a pour titre Le Centième Nom. Il mentionnerait le 100e nom de Dieu, alors que le Coran ne précise que les 99 noms de Dieu.

Érudit avisé Baldassare est persuadé que cet ouvrage n’existe pas et que seuls des faux sont en circulation. Cependant, l’un d’entreeux (authentique ou non) lui est brièvement passé entre les mains avant qu’il ne le revende aussitôt.

Par crainte, conscience professionnelle où quête de connaissance, Baldassare entreprend un voyage pour consulter cet ouvrage mythique. Cette expédition se fera en compagnie de ses deux neveux – Boumeh l’intellectuel mystique et Habib le séducteur – sans oublier sa femme… sa femme ? Quelle femme ! ?

Il s’agit de Marta « la veuve » qui se rend à Constantinople pour obtenir la preuve officielle que son époux disparu est effectivement décédé. Voyageant clandestinement pour échapper à son beau-frère, elle se fait tout naturellement passer pour l’épouse de Baldassare. Ce dernier ne va pas laisser une femme seule arpenter les routes de l’Empire Ottoman n’est-ce pas ? Bien entendu ses deux neveux ne sont absolument pas complices de cette initiative féminine…

Homme galant Baldassare accepte cette compagnie improvisée. « Hélas » à chaque étape les deux « époux » doivent partager la même chambre pour préserver les apparences….il ne reste plus qu’à espérer que le mari officiel de Marta soit bien trépassé.

La quête de connaissance et la recherche administrative se double de la rencontre de personnages originaux comme un kabbaliste juif perplexe que la fin du monde n’ait pas eu lieu en 1648 , un noble de Valaquie, des fonctionnaires assermentés et vénaux, sans oublier quelques émeutiers.

Cette adaptation du roman d’Amin Maalouf Le Périple de Baldassare[[ Grasset]] a été réalisée par Joël Alessandra habitué aux atmosphères exotiques. Curieusement la représentation des paysages et des personnages féminins semble être plus réussie que celle des hommes.

Fiche Technique

Scénario, Dessin & Couleurs : Joël Alessandra
Editeur : Casterman
Collection : Ecritures
Sortie : mai 2011
Prix : 14 euros
Inédit, grand format, 64 pages couleurs