Le point sur la défense des animaux avec Peta

Onirik : PETA est bien implantée aux Etats-Unis. Quelle est la situation en Europe et plus particulièrement en France ? Trouvez-vous un écho favorable à vos actions ?

PETA : PETA US est la plus grande association de défense des animaux dans le monde avec 1,8 millions d’adhérents et de sympathisants de tous pays. PETA US a des antennes en Grande-Bretagne, en France, aux Pays-Bas, en Allemagne, en Inde, à Hong Kong et aux Philippines. Le mouvement pour le droit des animaux n’est pas un mouvement marginal. De plus en plus de gens découvrent comment les animaux sont tués dans les fermes à fourrure avec des méthodes telles que l’électrocution ou le brisage de nuque, ou comment les poulets se retrouvent le bec coupé avec une lame brûlante et ébouillantés vivants, ils ne veulent rien avoir à faire avec cette cruauté et tournent le dos aux produits issus de la souffrance animale.

Onirik : Quel est le coût écologique engendré par la consommation de viande ? Peut-on se dire « écologiste » sans être végétarien ?

PETA : Il est impossible de consommer de la viande tout en prétendant être écologiste.

Dans un rapport datant de 2006, les Nations Unies expliquent qu’élever des animaux pour la consommation de viande produit plus de gaz à effet de serre que tous les camions, voitures, navires et avions du monde entier réunis. Henning Steinfelf, officiel du secteur agro-alimentaire des Nations Unies démontre que l’industrie de la viande est « l’une des toutes premières causes au monde des problèmes environnementaux, à l’échelle locale comme au niveau mondial. »

Est-ce que vous ouvreriez votre réfrigérateur pour en retirer seize assiettes de pâtes, en manger une seule et jeter le reste directement à la poubelle ? Ou encore abattre 16,8 m2 de forêt amazonienne pour un seul repas ? Ou encore déverser 9 500 litres d’eau directement dans les égouts ? Évidemment vous ne le feriez pas. Mais si vous mangez du poulet, du poisson, de la dinde, du porc ou du bœuf, c’est exactement ce que vous faites : vous gaspillez des ressources naturelles et détruisez l’environnement.

Les animaux d’élevages dépensent la majorité des calories de leur nourriture pour simplement rester en vie, tout comme nous. 70 % des céréales cultivées dans le monde vont à l’alimentation des animaux d’élevages, et donc la quasi-totalité de ces calories servent juste à maintenir ces animaux en vie et non à leur développement. Une toute petite fraction de ces calories n’est réellement transformée en viande.

La plupart des recherches sur ce thème viennent des Etats-Unis. Cultiver des récoltes pour nourrir les animaux d’élevage exige une quantité énorme d’eau et de terrain. En fait presque la moitié de la consommation d’eau et 80 % des terres agricoles aux Etats-Unis, sont utilisés pour les animaux d’élevage.

Les animaux de ferme produisent environ 130 fois plus d’excréments que l’ensemble de la population américaine, et comme les élevages en batterie n’ont pas de système de traitement des eaux usées comme dans les villes, ce mélange d’excréments fini comme source de pollution dans nos eaux, nos nappes phréatiques, le sol, et contamine l’air.

Pour plus d’informations GoVeg.com

Onirik : Avez vous des actions auprès des instances dirigeantes pour l’adoption de labels « Végétarien » ? Je pense notamment au fait qu’il est impossible de savoir si un fromage est fait avec de la présure animale ou végétale ou encore aux bonbons contenant de la gélatine bien souvent animal, généralement du porc, sans que cela soit explicite – à moins de connaître la nomenclature des additifs (EXXX).

PETA : En Grande-Bretagne, beaucoup de magasins et de supermarchés labellisent leurs produits « végétariens » ou « vegan » (c’est-à-dire végétaliens) et précisent si le produit a été testé sur des animaux. Le consommateur a le droit de savoir comment a été produit ce qu’il achète avant de décider de l’acheter ou non. Par conséquent PETA soutien toute labellisation au niveau européen.

Onirik : PETA lutte contre les tests des groupes pharmaceutiques et de cosmétiques sur les animaux. Peut-on réellement s’en passer ? Par quels moyens ?

PETA : Il faut être clair sur le fait que PETA milite au nom de tous les animaux de laboratoires, et non pas seulement au nom de ceux utilisés par la recherche pharmaceutique ou la cosmétologie. Les animaux sont aussi très largement utilisés dans les universités, par les gouvernements et par des entreprises qui produisent toutes sortent de produit, comme notamment des produits chimiques industriels, des pesticides ou des produits agro-alimentaire.

Plus de 10 millions d’animaux sont ainsi utilisés chaque année pour des expérimentations au sein de l’Union Européenne. La plupart de ces animaux subissent des souffrances physiques, la peur et le stress, ils endurent des choses inimaginables, comme des dommages cérébraux volontaires, des empoisonnements jusqu’a ce que mort s’en suive, des traumatismes majeurs ou d’importantes opérations chirurgicales. Tous ces animaux endurent le confinement cloîtrés et une mort prématurée. Nous pensons que l’utilisation de ces animaux dans ce genre de procédure est totalement inacceptable car les animaux ne nous appartiennent pas et ont le droit de disposer de leurs propres corps. Il est aussi évident que les expérimentations animales sont une imposture scientifique et pour ces raisons il n’est pas seulement souhaitable de mettre fin aux expérimentations animales mais il est surtout essentiel de réaliser de vrai progrès en sciences et en médecine.

En effet, les études sur les animaux nous montrent ce qui se produit sur un animal, et non pas sur l’homme et rien ne peut changer cette évidence. C’est pour cela que l’on constate que plus de 90 % des nouveaux médicaments qui passent l’étape des tests sur animaux échouent sur les êtres humains. Par conséquent, la plupart des tests toxicologiques réalisés avec des animaux sont aussi précis que de jouer à pile ou face. Ainsi, il est courant d’entendre parler de nouvelles avancées « révolutionnaires » sur les animaux qui ne deviennent en fait jamais des traitements pour les humains. Il y a 12 ans par exemple des chercheurs déclaraient qu’ils n’étaient plus qu’a quelques mois de pouvoir greffer un cœur de cochon sur un humain ayant besoin d’une transplantation – cela ne s’est toujours pas produit.

Heureusement, il existe de nouvelles techniques avancées qui nous permettent de comprendre ce qui se passent avec le corps humain. La peau artificielle et la culture cellulaire remplacent déjà les tests sur les animaux. Les ordinateurs et les nouvelles techniques de scanner permettent de voir directement comment le corps humain fonctionne, qu’il soit en bonne santé ou malade. De plus, ces tests sont pour la plupart plus rapides et moins chers que les vieux tests sur animaux tout en donnant des résultats plus fiables. Il n’y a aucun test aujourd’hui qui ne pourrait être remplacé par une technique non tributaire d’animaux, cependant les démarches pour voir ces nouveaux tests se développer, acceptés et enfin utilisés sont beaucoup trop lentes. Les scientifiques ainsi que ceux qui financent ces méthodes substitutives aux tests sur animaux doivent faire bien plus et les gouvernements doivent cesser d’exiger des tests sur animaux, comme ils le font parfois dans certaines circonstances.

Les consommateurs peuvent jouer un rôle déterminant en décidant de choisir des produits qui n’ont pas été testés sur des animaux et ils doivent s’assurer que les entreprises et les autorités politiques comprennent qu’ils n’accepteront plus ces souffrances inutiles.

Pour plus d’informations, n’hésitez pas à visiter Stop Animal Tests.

Onirik : PETA recommande la stérilisation des chiens et des chats. Quels sont les enjeux? N’est-ce pas infliger de la souffrance à l’animal ?

PETA : La seule chose vraiment importante que nous puissions faire pour préserver les animaux de la souffrance et de la mort causées par la surpopulation est de les stériliser. Rien qu’une seule chatte non opérée et sa progéniture peuvent engendrer environ 420 000 chats en 7 ans. En 6 ans une chienne et une portée donneront naissance à 67 000 chiots. Donc à chaque fois que l’on stérilise un animal, on évite ainsi des milliers de naissances et sauvons ainsi des milliers d’animaux d’un éventuel sort tragique.

Des millions d’animaux sont achetés chez des éleveurs ou dans des animaleries plutôt que d’être adoptés dans des refuges, et des millions d’animaux sont abandonnés dans des refuges surpeuplés ou ils finissent par être euthanasiés. La plupart des animaux non désirés sont maltraités, ou simplement abandonnés dans la rue et écrasés par des voitures. Il n’y a pas assez de maison d’accueil, alors la plus généreuse des choses à faire pour les chiens et les chats est de les stériliser.

Onirik : La création par l’homme de races animales par croisements successifs et sélections est-elle à considérer comme éthique ? Qu’advient-il des animaux ne correspondant pas aux critères ?

PETA : Les élevages contribuent à la situation de crise dans laquelle nous sommes au niveau de la surpopulation des animaux de compagnie et les manipulations des races pour faire ressortir certaines particularités chez un animal aboutissent a des problèmes de santé.

Tous les éleveurs alimentent cette crise de surpopulation des animaux de compagnie et chaque fois que quelqu’un leur achète un chiot ou un chaton au lieu de l’adopter dans un refuge, les animaux abandonnés perdent une chance de retrouver un foyer – et la plupart seront euthanasiés.

Élever des animaux pour les vendre c’est répondre à l’appât du gain, c’est du business dans un monde où l’on manque cruellement et périodiquement de bonnes maisons d’accueil pour les chiens et les chats, ainsi que pour les autres animaux. Et les seuls « éleveurs responsables » sont ceux qui, en apprenant les problèmes de surpopulation animale stérilise leurs animaux et décident de changer de métier.

Onirik : Quels sont les combats les plus urgents actuellement ? Comment vous aider ?

PETA : Les poissons sont tirés hors de l’eau pour se retrouver dans un milieu ou ils ne peuvent respirer, pour être ensuite écrasés et mutilés alors qu’ils sont encore en vivants. Les poulets sont entassés par milliers dans des cages qui sont des foyers a infections. Dans les abattoirs, alors qu’ils ont souffert d’os brisés lors du transport, ils sont tués pleinement conscients de ce qui leur arrive. La meilleure chose que chacun puisse faire pour aider les animaux est de ne pas les manger.

Le public peut aussi rejoindre notre réseau d’activistes via petafrance.com où ils trouveront des contacts et des idées pour agir.

Crédits photos PETA & Noémie Ventura

Bibliographie

Animal Liberation by Peter Singer, Ecco (2001)

Fast Food Nation: The Dark Side of the All-American Meal by Eric Schlosser, HarperCollins (2002)

The Animal Rights Movement in America: From Compassion to Respect by Lawrence Finsen and Susan Finsen, Twayne Pulbishing (1994)

Animals Like Us by Mark Rowlands, Verso Books (2002)

Animal Theology by Rev. Andrew Linzey, University of Illinois Press (1995)

The Case for Animal Rights by Tom Regan, University of California Press (1985)

A Different Nature: The Paradoxical World of Zoos and Their Uncertain Future by David Hancocks, University of California Press (2002)

Dominion: The Power of Man, the Suffering of Animals, and the Call to Mercy
by Matthew Scully, St. Martin’s Press (2002)

Drawing the Line: Science and the Case for Animal Rights
by Steven M. Wise, Perseus
Publishing (2003)

The Dreaded Comparison: Human and Animal Slavery by Marjorie Spiegel, Mirror Books (1997)

Empty Cages: Facing the Challenge of Animal Rights by Tom Regan, Rowman & Littlefield Publishers, Inc. (2004)

Eternal Treblinka: Our Treatment
of Animals and the Holocaust
by Charles Patterson, Lantern Books (2002)

The Food Revolution: How Your Diet Can Help Save Your Life and Our World by John Robbins, Conari Press (2001)

God’s Covenant With Animals: A Biblical Basis for the Humane Treatment of All Creatures by Rev. J.R. Hyland, Lantern Books (2000)

Introduction to Animal Rights: Your Child or the Dog? by Gary L. Francione, Temple University Press (2000)

Judaism and Vegetarianism by Richard H. Schwartz, Ph.D., Lantern Books (2001)

The Lost Religion of Jesus: Simple Living and Nonviolence in Early Christianity by Keith Akers, Lantern Books (2000)

Mad Cowboy: Plain Truth From the Cattle Rancher Who Won’t Eat Meat by Howard F. Lyman, Scribner
(2001)

Making Kind Choices by Ingrid E. Newkirk, St. Martin’s Press (2005)

No More Bull by Howard F. Lyman, Scriber (2005)

The Pig Who Sang to the Moon: The Emotional World of Farm Animals by Jeffrey Moussaieff Masson, Ballantine Books (2003)

Pleasurable Kingdom: Animals and the Nature of Feeling Good by Jonathan Balcombe, MacMillan (2006)

Prisoned Chickens, Poisoned Eggs: An Inside Look at the Modern Poultry Industry by Karen Davis, Book Publishing Company (1997)

Rattling the Cage: Toward Legal Rights for Animals by Steven M. Wise, Perseus Publishing (2001)

The
Rose-Tinted Menagerie
by William Johnson, Heretic Books (1990)

The Sexual Politics of Meat: A Feminist-Vegetarian Critical Theory by Carol J. Adams, Continuum Publishing Group (1999)

Slaughterhouse: The Shocking Story of Greed, Neglect, and Inhumane Treatment Inside the U.S. Meat Industry by Gail A. Eisnitz, Prometheus Books (1997)

Slaughter of the Innocent by
Hans Ruesch, Nature of Wellness (1983)

An Unnatural Order: Why We
Are Destroying the Planet and Each Other
by Jim Mason, Continuum Publishing
Group (1997)

Vegan: The New Ethics of Eating by Erik Marcus, McBooks Press (2000)

Vegetarian America: A History by Karen Iacobbo and Michael Iacobbo, Prager Publishers (2004)

When Elephants Weep: The Emotional Lives of Animals by Jeffrey Moussaieff Masson and Susan McCarthy, Delta (1996)

You Can Save the Animals: 251 Ways to Stop Thoughtless Cruelty by Ingrid E. Newkirk, Prima
Lifestyles (1999)

Animal
Factories
by Jim Mason, Three Rivers Press (1990)

Animals, Property, and the Law by Gary L. Francione, Temple University Press (1995)

Bird Flu by Michael Greger, Lantern Books (2005)

Don’t Eat This Book by Morgan Spurlock, Penguin Books (2005)

Free the Animals: The Story of the Animal Liberation Front by Ingrid E. Newkirk, Lantern Books (2000)

101 Reasons Why I’m a Vegetarian by Pamela Rice, Lantern Books (2005)

– Un site qui permet de faire rencontrer des individuels à la recherche de différents services avec des milliers de personnes qui proposent du service à domicile, que l’on peut trier par département : www.pepsdom.fr