Le refuge du lac des Saules – Avis +

Présentation de l’éditeur

Fairfield House… c’est là qu’enfant, elle a passé des vacances enchantées, au bord du lac des Saules. Sous son manteau de neige immaculée, la vieille demeure de ses grands-parents adorés a jadis été son paradis. Un paradis qu’elle aspire aujourd’hui à retrouver…

De retour à Avalon, dans les Catskills, Kimberly van Dorn espère trouver là un refuge, le temps de reconstruire sa vie après une rupture brutale et douloureuse qui lui a valu de perdre son fiancé, sportif célèbre, et de tout remettre en cause, y compris sa carrière de brillante publicitaire. Profondément meurtrie, elle a fui Los Angeles pour se réfugier en plein hiver dans la propriété pleine de charme et de souvenirs, transformée par sa mère en maison d’hôtes. Il règne là une atmosphère chaleureuse, propice aux rencontres et aux imprévus.

Parmi eux, Bo Crutcher, joueur de baseball professionnel, et son jeune fils, qui viennent de faire connaissance et tentent de s’apprivoiser. Méfiante malgré son attirance pour Bo, dont elle découvre, au-delà de l’image de play-boy qu’il a cultivée, l’histoire tourmentée, Kim s’interroge. Partagée entre la peur de l’échec et le désir de bonheur qu’elle sent renaître en elle, aura-t-elle le courage d’oublier le passé et de choisir un nouveau chemin dans la vie ?

Avis de Marnie

Cinquième chronique du Lac des Saules… cinquième histoire où une femme à la croisée des chemins décide de changer d’existence et de se lancer dans l’inconnu… vingtième histoire au moins de Susan Wiggs où justement, une héroïne « adulte » en crise, après introspection et évolution, se ressource auprès de sa mère, ou de son père ou du moins se réfugie dans la petite ville de son enfance et réapprend à vivre ! Pourtant, nous ne nous en lassons pas, au contraire ! A chaque fois, le tempérament des héros, leur façon de considérer les êtres qu’ils redécouvrent ou ceux avec qui ils se lient, sont différents. Susan Wiggs qui doit elle-même avoir un vrai recul sur son travail se moque de ses propres thèmes récurrents ici, avec de petits clins d’oeil très amusants à ses précédentes histoires, même si l’on peut lire ce roman indépendamment des autres.

Nous avions entre-aperçu Bo Crutcher, joueur de base-ball professionnel trentenaire, exilé dans cette petite ville d’Avalon près de New York, dans les Catskills. Sportif de seconde zone, n’ayant jamais réussi à percer, il vivote tant bien que mal, serveur pour arrondir des fins de mois difficiles, musicien passable, peu cultivé et doté d’une intelligence « moyenne » mais surtout grand ami de Noah, héros du quatrième volume de cette série. Honnêtement, Susan Wiggs passe très près de la catastrophe avec cet antihéros presque médiocre, caricature au début du roman du sportif américain type. Nous le découvrons en fait avec les yeux sans indulgence de Kimberly, qui peu à peu va se laisser séduire par les bons côtés de cet homme qui vont le transformer en héros pur et dur. Idéaliste, honnête, alors qu’il a vécu une enfance très difficile, profondément dévoué, désarmant de gentillesse, Bo à qui la chance semblait soudain sourire, doit prendre en charge en catastrophe, un enfant qui lui tombe du ciel.

Kimberly adore le sport depuis son adolescence, et malheureusement les sportifs, ce qui vient de lui jouer un fort vilain tour. Blessée aussi bien physiquement que moralement, elle retourne spectaculairement et de façon inopinée chez sa mère et découvre une réalité bien déconcertante. Décidée à tourner le dos à sa carrière, la jeune femme ne peut s’empêcher de douter de son choix radical lorsqu’elle pose les yeux sur Bo et sur A.J. son fils…

Nous retrouvons avec plaisir le couple formé par Noah et Sophie, ou encore Olivia et d’autres personnages secondaires connus ou inconnus. Le fil rouge constitué par l’évolution en parallèle de Daisy, la fille de Sophie que nous avons découvert dans les premières chroniques, est toujours aussi prenant. Nous attendons avec impatience sa propre histoire. Susan Wiggs a la bonne idée d’étoffer le contexte en introduisant et approfondissant les conséquences dramatiques du durcissement des lois américaines relatives à l’émigration. il est rare dans la romance de se lancer sans complexe dans la critique sociale, morale et politique et l’auteur sans aucun angélisme ou complaisance n’hésite pas à pointer du doigt là où ça fait mal, ce qui apporte une solidité et une vraie âpreté à cette histoire. Parallèlement, elle ajoute une note d’humour très prononcée (bien plus que dans ses autres romans) dans la relation sentimentale, Bo et Kimberly étant attendrissants de maladresse, lourdeur avec leurs hésitations tragicomiques.

Au final, Susan Wiggs réussit une fois de plus à nous passionner. On en redemande !

Fiche Technique

Format : poche
Editeur : Harlequin
Collection : Best-sellers
Sortie : 1 novembre 2009
Prix : 6,80 €