Le revenant – Avis +

Présentation de l’éditeur

Reynaud St Aubin a passé les sept dernières années en captivité. Rendu à moitié fou par la fièvre, il surgit dans sa demeure ancestrale et exige son dû. Est-ce que cet homme à l’air sauvage peut vraiment être l’héritier du comte, censé avoir été tué des années auparavant par les Indiens ?

Beatrice Corning, la nièce de l’actuel comte est une jeune anglaise bien élevée. Mais elle a un secret : aucun homme ne lui a fait autant d’effet que le jeune homme séduisant sur un portrait dans la résidence de son oncle. Soudain, cet homme est justement devant elle, en chair et en os, et l’attire dans son lit.

Seule Beatrice parvient à voir l’homme noble derrière la sauvagerie de Reynaud. Ce dernier est attiré par la charmante jeune femme, même s’il doute de sa loyauté. Mais l’amour de Beatrice peut-il dompter un homme que rien n’arrêtera dans sa volonté de reconquérir son titre, même le sacrifice de l’innocence de la jeune femme ?

Avis de Valérie

Nous arrivons au quatrième et dernier tome de la série de Elizabeth Hoyt : la Légende des quatre soldats. Il est sûrement le plus attendus puisqu’il doit nous apporter les réponses que nous attendons depuis trois livres, mais aussi car il annonce le retour de Reynaud St Aubin, le personnage secondaire le plus énigmatique de la série, d’autant qu’on nous l’a toujours présenté comme mort alors qu’il réapparait à Londres, dans une réunion politique où il s’évanouit auprès d’une jeune fille.

Pour rappel, il s’agit du frère de Emeline, la première héroïne. Après le massacre de Spiner Falls, il avait été kidnappé avec quelques uns des survivants et comme les autres avait été torturé, puis déclaré mort, brûlé vif sur une croix. Il était donc totalement improbable de le voir resurgir dans la vie londonienne et le lecteur se demandait quelle astuce de scénario l’auteur allait devoir user pour rester crédible.

En guise d’explications, Elizabeth Hoyt détourne ce point en s’intéressant plutôt à ce personnage charismatique, son retour, et surtout ses tentatives pour récupérer ses biens et son titre, qui avait échu à l’oncle de l’héroïne, à cause de l’absence d’héritier mâle en vie.

Parce que Reynaud a été retenu 7 ans comme esclave par une autre tribu indienne et qu’il a failli mourir, il a un comportement violent, hiératique, que beaucoup juge proche de la folie. Au tout début, il n’arrivait plus à parler anglais, ne sachant pas s’il était au Canada, ou sur un champ de bataille. Au fur et à mesure, il va reprendre un vernis social suffisant pour tenter de récupérer son titre et sa fortune, tout en s’attachant la seule personne en qui il a confiance et pourtant qu’il pousse dehors puisque c’est la nièce de l' »usurpateur ».

Outre la résolution de l’énigme qui en soi n’est pas aussi captivante que ça, nous sommes partie prenante d’un sujet d’actualité, la subsistance des vétérans. Un vote est en cours, alors que les lords se contrefichent du bas peuple, les ancêtres des suffragettes militent pour que la loi soit en faveur des pauvres hères qui n’ont souvent plus que la mendicité pour survivre.

C’est une conclusion aussi astucieuse que passionnante. On ne parle plus du talent de l’auteur, car à force cela devient répétitif. Mais si vous aviez besoin d’être rassuré, elle possède cet art unique de nous captiver, nous faire vivre à l’époque qu’elle a souhaitée et nous faire ressentir la richesse des sentiments. Un vrai délice !

Avis de Marnie

Quatrième et dernier récit autour de la Légende des quatre soldats, cette histoire est tout aussi passionnante que les précédentes. Il est confirmé ici, que cette série est encore meilleure que la première écrite par Elizabeth Hoyt. Le traumatisme vécu par les quatre héros provient du même fait d’armes et pourtant… la culpabilité latente, les conséquences et le ressenti par ces quatre hommes sont différents. L’intelligence du travail de l’auteur, c’est notamment d’avoir su mettre en relief aussi bien quatre caractères masculins aux antipodes les uns des autres, comme d’avoir su créer quatre héroïnes dont les réactions et l’attente sont à chaque fois une découverte. Si bien que pas une minute, nous n’avons l’impression d’avoir sous les yeux le même récit.

Ici, c’est la captivité et ses conséquences qui sont au centre de l’histoire. Revenu de parmi les morts, Reynaud St Aubyn fait irruption avec fracas en plein milieu d’une fête donnée par celui qui bien involontairement porte son titre. Avec autant d’entêtement que de hargne, notre héros va vouloir recouvrer sans beaucoup de considération pour ceux qu’il écrase sur son passage, la vie qu’on lui a volée. Le fait de mettre enfin la main sur le traître que l’on cherche depuis le début du premier récit n’est qu’accessoire ou plutôt il représente un rebondissement de plus, le fil rouge qui apporte le plus nécessaire pour réunir nos quatre soldats.

La relation sentimentale est tout aussi passionnante que les trois autres. Reynaud ne sait plus très bien s’il courtise (plutôt à la hussarde) la jeune protégée de « l’usurpateur » par intérêt ou par profond désir, alors que l’amour d’adolescente que Beatrice éprouvait pour l’image idéalisée du portrait de notre héros, se confronte soudain à une réalité charnelle aussi dérangeante que troublante. La transformation de ces sentiments mêlés en un amour profond est superbement mise en scène, dans le style passionné propre à l’auteur.

Elizabeth Hoyt s’attarde aussi sur l’amitié indéfectible qui existe entre les quatre hommes, qui partagent une souffrance qu’eux seuls peuvent comprendre et qu’ils ne pourront jamais oublier. Plus rythmé et plus échevelé que les trois autres romans, ce récit aux ressorts dramatiques n’oublie jamais quelques petites pointes d’humour toujours aussi appréciables qui font passer l’outrance d’un final un tout petit peu trop rocambolesque.

Une bien jolie façon de terminer ce conte, à la hauteur de nos espérances !

Fiche Technique

Format : poche
Editeur : J’ai Lu
Collection : Aventures & Passion
Sortie : 1 septembre 2010
Prix : 6,50 €