Le temps du désir – Avis +

Présentation de l’éditeur

Autrefois soupçonnée de meurtre, Cassandra a été bannie de Londres. C’est donc une femme blessée, mais bien décidée à retrouver son mode de vie extravagant, qui revient dans la capitale. Elle entreprend alors de séduire Stephen Huxtable, riche marquis aux airs angéliques, qui accepte d’en faire sa maîtresse. Mais les anges ne sont pas tous innocents… et en séduire un n’est jamais sans conséquences.

Avis de Valérie

Contrairement à Julia Quinn qui n’a pas su faire évoluer son personnage masculin, de l’enfance à l’âge adulte, Mary Balogh, elle, réussit ce tour de force et se permet également d’offrir un roman magnifique avec un sujet pourtant rédhibitoire.

En effet, Lady Paget est veuve. Et pour cause, elle est accusée d’avoir tué son époux à coup de hache. Il y a plus appelant comme héroïne, n’est-ce pas ? Et durant, toute la première moitié du roman, nous n’aurons pas beaucoup plus agréable à découvrir. Elle le confesse même très rapidement à Stephen, certes elle est une meurtrière mais comme il n’y a aucun témoin et qu’un gentleman ne répétera pas ces confidences faites sur l’oreiller, elle sait qu’elle échappera à la justice des hommes.

Car oui, Cassandra a piégé Stephen Huxtable, lord Merton, afin de devenir sa maîtresse entretenue. C’est une femme qui se sait belle – même si elle n’en tire aucun orgueil – et qui compte utiliser son charme pour survivre et nourrir sa dame de compagnie, une bonne à tout faire flanquée d’une gamine illégitime et un chien estropié…

Tout le génie de l’auteur est de nous présenter d’abord ce que tous peuvent voir, puis nous faire pénétrer, petit à petit, au coeur de cette famille recomposée (ou composée de bric et de broc) que veut à tout prix protéger Cassandra. C’est d’une beauté âpre qui ne cherche aucun artifice pour faciliter cette avancée. Nous devons faire confiance à Mary Balogh pour cela, et c’est dans de tels moments que le lecteur peut s’avouer chanceux de connaître un auteur de ce talent.

Elle choisit de nous présenter Stephen comme encore jamais un héros de romance nous avait été présenté. C’est effectivement un homme bon, droit et honnête. Il est riche mais n’a jamais oublié la pauvreté où entouré de ses soeurs, il a vécu heureux. Mary Balogh ne nous en fait pas un parangon de vertu, mais un homme comme les autres qui a simplement un cœur plus grand, plus profond, plus apte à aimer. Il est beau, masculin et ses qualités ne font pas de lui un être faible, bien au contraire. C’est cette gentillesse vraie qui est le moteur de sa vie et qui va le pousser à aider cette courtisane qui s’est moquée de lui…

Bien sûr, nous retrouvons les trois soeurs heureuses en ménages qui sont présentes tout du long du livre et le mystérieux Constantin Huxtable, le démon comme l’a surnommé Cassandra. Nous en découvrirons enfin plus sur lui dans le prochain roman de la série, le dernier, où nous pénétreront sûrement la psyché complexe et tourmentée de ce sombre héros.

Avis de Swolen

Le récit reprend 3 ans après le mariage de Margaret et Duncan. Nous connaissons Stephen depuis ses 17 ans, il en a aujourd’hui 25. Depuis le début de la saga il a évolué, en tant que comte de Merton, il est devenu l’un des meilleurs partis d’Angleterre. Il n’est plus le jeune homme couvé par ses sœurs et son tuteur et c’est avec plaisir que l’on retrouve ce qui l’a caractérisé dans les tomes précédents. Stephen a gardé sa sensibilité, il est sociable, bon et aussi intelligent et observateur. Sa rencontre avec Cassandra va bouleverser sa vie et ses projets.

Veuve et jetée à la rue par son beau-fils, Cassandra est ruinée. Elle sort d’un mariage avec un homme qui pouvait être aussi gentil que monstrueux. Elle en porte beaucoup de séquelles et veut à tout prix garder sa liberté tout juste gagnée. Sa situation tourne également autour du décès de son mari, dont les rumeurs l’accusent du meurtre. Rejetée par la bonne société, il lui est impossible de trouver un emploi de gouvernante. Pour subvenir à ses besoins et à ceux de sa fidèle dame de compagnie et de sa gouvernante, elle décide de devenir courtisane. Elle jette alors son dévolu sur Stephen qu’elle pense être inoffensif. Certes rien n’est mauvais en lui, mais elle va vite s’apercevoir que la menace peut se trouver autre part.

Ce roman, comme les précédents, met en avant les sentiments des personnages. Stephen veut être le protecteur de Cassandra voire son sauveur, il veut la rendre heureuse en effaçant ses blessures et en lui faisant retrouver sa respectabilité aux yeux de la bonne société. Cela donne lieu à des scènes émouvantes comme celles où Stephen vient peu à peu à bout de ses défenses. Et c’est là que se trouve le danger pour Cassandra, comment résister à cet homme au visage d’ange, comme elle le compare si souvent.

Le récit s’alterne des rencontres entre Stephen et Cassandra à leurs pensées. Mary Balogh laisse beaucoup de place à l’introspection. Cela permet au lecteur de mieux les comprendre et de mesurer la force du traumatisme subit par Cassandra et le dilemme de Stephen, pris entre son désir pour elle et son envie de la protéger. Ils sont entourés par les membres de la famille de Stephen, toujours aussi soudés face à l’adversité. D’autres personnages secondaires drôles et touchants font leur apparition tels que le majordome de Stephen ou encore la petite fille de la gouvernante de Cassandra.

Cet avant dernier tome de la saga est dans la continuité des précédents, les personnages sont développés, les sentiments approfondis. Nous retrouvons les Huxtable avec plaisir, entourés de leurs petites familles qui s’agrandissent ! Le temps du désir ne devrait pas décevoir son public.

Il faudra attendre le mois septembre pour découvrir le dernier tome de la saga, consacré au toujours si mystérieux Constantin.

Fiche technique

Format : poche
Pages : 380
Éditeur : J’ai lu
Collection : Aventures & Passions
Sortie : 6 avril 2011
prix : 6,90 €