Le voyageur de l’ombre – Avis –

Présentation de l’éditeur

Envoyée dans le passé pour rechercher un sceau aux fantastiques pouvoirs, Délia se retrouve à Rome en 44 av. JC. Déjà troublée par ce voyage dans le temps, elle découvre avec stupeur que son partenaire n’est autre que Jake Tyler, son amour de jeunesse.

Dès qu’elle le revoit, plus mûr, plus séduisant que jamais, elle comprend que son cœur n’a jamais cessé de battre pour lui. Pourtant, elle se rend très vite compte qu’elle a tout intérêt à garder pour elle ses sentiments. Car Jake se montre ostensiblement indifférent, trop occupé à l’évidence à goûter aux charmes de la Rome antique…

Avis de Joëlle

Une jolie pochette, mystérieuse et intrigante et l’annonce en quatrième de couverture d’un voyage dans le temps, voilà ce qui attire tout d’abord vers ce livre de la collection Nocturne. Pour une fois, pas de vampire ou autre loup-garou, impeccable donc pour toutes celles qui souhaitent tenter l’aventure et découvrir quelque chose d’un peu différent.

Après la lecture des deux premiers chapitres, on s’interroge ! Avons-nous raté un épisode, ce livre ne serait pas le tome 1 de cette nouvelle série ? Des pages et des pages de résumés, assez mal écrit d’ailleurs, pour nous narrer comment nos protagonistes en sont arrivés à devoir partir effectuer ce voyage dans le temps.

Bon qu’à cela ne tienne, accrochons nous et passons aux chapitres suivants Donc, tout démarre quand Délia Sebastian, jeune militaire surentrainée aux pouvoirs psychiques évident doit accomplir sa nouvelle mission : retourner en 44 avant Jésus-Christ pour récupérer un artefact qui pourrait changer la face du monde. Mais, à sa grande surprise on lui assigne Jack Tyler, son ex petit ami, un militaire téléphathe, pour l’aider dans sa quête. Mécontente, elle accepte à contre-coeur. Ils se retrouvent donc plongé en plein coeur de la Rome antique.

A ce moment là du livre, deux options s’offrent à vous : soit arrêter la lecture parce que franchement trop c’est trop ! Soit continuer en prenant le tout au second degré. En fait, ce roman, c’est un mélange entre le high-tech de Stargate et le kitsch des premiers épisodes télé de Star Trek !

Il y a surabondance de vocabulaire faussement technique du genre « faille spacio-temporelle », « decryptage d’aura » et ainsi de suite. C’est totalement ringard mais Mr Spock, voire même le savant-médecin de la série Cosmos 1999, auraient adoré. Incroyable, on dirait que le livre a été écrit dans les années 60 !

Après le fou rire engendrés par les dialogues et l’ambiance générale.Le lecteur va subitement être saisi par une autre vague de rire quand les héros font la connaissance de Servilla, l’ancienne maitresse de César (il l’a délaissé pour Cléopâtre). Passons sur le fait que Délia et Jack s’accoutument plutôt vite à leur nouvelle époque : Ils se battent comme des gladiateurs, parlent le grec, le romain… tout ceci-ci est mis sur le compte d’un logiciel informatique sophistiqué qui leur a inculqué le tout avant leur départ…

On rit tant c’est poussif et ridicule. Ils sont totalement inconnus, ils débarquent à Rome, pile poil au bon endroit, évidemment et deviennent les héros de Servilla en la sauvant d’une tentative d’assassinat. Dans la foulée, celle-ci leur confie son secret, à savoir : elle voue un culte à la déesse Diane. Immédiatement, une autre évidence, elle intègre Délia à ce cercle ultra secret et… il est préférable de ne pas en dire plus pour ne pas dévoiler le peu de surprise que contient le roman.

Toute la partie se déroulant à Rome, heureusement, se laisse lire avec fluidité. Mais qui nous a flanqué un héros pareil ? Il a le cerveau en pois chiche qu’il compense par sa testostérone dégoulinante. Il a un coeur de midinette de 13 ans et quand il commence à faire sa tirade sur « Tu es la femme de ma vie, j’ai tellement souffert étant jeune…blablabla« , préparez-vous pour 4 pages de guimauve top de chez top. On frise le grotesque.

J’allais oublier, il y a d’un côté les gentils très gentils et de l’autre, les méchants… très méchants, forcément. Donc pour ne pas éviter un autre énorme cliché (un de plus dans le livre), le méchant à un nom d’origine arabe : Torbar AlHawa ! Torride comme nom pour un extra-terrestre, vous ne trouvez-pas ? Et c’est comme ça tout du long. Nos héros ont fait l’Afghanistan, ils sont là pour sauver les USA puis l’humanité. Ils sont dans le secret en ce qui concerne Roswell et autres… bref, plus cliché, tu meurs !

Au final, ce livre, c’est l’équivalent d’un nanar de série B, ni plus ni moins. L’objectif n’était pas la comédie mais si vous jubilez devant un épisode d’une série TV de SF des années 60/70, foncez sur ce livre. Faites l’impasse sur les incohérences et vous passerez un bon moment à vous tordre de rire.

Si par contre, vous êtes plutôt fan des ambiances sombres, limites glauques, des intrigues complexes et fouillées, des héros ténébreux… passez votre chemin.

Fiche Technique

Format : poche
Pages : 288
Editeur : Harlequin
Collection : Nocturne
Sortie : 1 février 2012
Prix : 6,51 €