Léna et les trois femmes – Avis +/-

Il y a un feu alimenté par des gamins en guenilles. Mahmoud y jette mes papiers personnels, cartes de crédit, téléphone portable. Il garde mon passeport. C’était convenu et je m’en fiche, tout est faux.

Léna Muybridge, citoyenne australienne ayant basculé dans la haine du monde occidental, vient d’être recrutée par une organisation terroriste. Sa mission consiste à préparer trois candidates à un attentat suicide. Elle doit leur apprendre le français, ainsi que les usages de la société occidentale.

C’est à Paris que Léa accompagne les trois futures martyres. Ses chefs l’ont prévenue : «Tu perds une de tes femmes ou si une des femmes te perd tu es morte et la femme aussi ». Les explosifs sont prêts, les femmes aussi. Enfin, deux d’entre elles seulement ; il semble que la troisième qui aime trop la vie ait disparu.

Le long voyage de Léna devait initialement constituer un one shot. Mais l’héroïne cultivée, cosmopolite, volontaire et élégante attire à nouveau l’attention du tandem Christin/Juillard… et des services secrets français. Léna infiltre cette fois un groupe islamiste. Totalement isolée, surveillée, elle ne peut disposer d’aucun renfort.

Le contexte, plus stressant que lors du premier tome, ne néglige pas les personnages singuliers. Ainsi Léna bénéficie de conseillers érudits dans leur spécialité (« Barbouzes de tous les pays unissez-vous ! »), tandis que le camp adverse dispose de spécialistes, que ce soit un artificier expert en explosifs, ou bien un psychiatre théoricien du sacrifice.

On trouve même un expert en logistique avec lequel Léa discute d’un groupe de conseillers anglo-saxons qu’ils croisent dans un aéroport :


– Les Américains parlent toujours très fort, vous avez remarqué ?
– Très juste, mais personne ne les écoute.

(on en reparlera… au troisième tome)

Fiche technique

Format : album
Pages : 56
Scénario : Pierre Christin
Dessin & Couleurs : André Juillard
Éditeur : Dargaud
Sortie : 24 janvier 2020
Prix : 15 €