Les Ailes ténébreuses – Avis +

Sœurs de sang : tome 3

Présentation de l’éditeur

La vérité a fini par éclater et l’identité de Véronyka, par être dévoilée : elle n’est autre que la fille de Phéronia Pyromaque, l’héritière du trône de l’empire aurain. Mais la jeune Dresseuse de phénix n’est pas encore prête à assumer cette lourde responsabilité. Entre la réunion du Grand Conseil qui approche à grands pas, la guerre civile sur le point d’éclater à Pyra et Tristan, tombé aux mains de l’ennemi, la princesse ne sait plus où donner de la tête.

Mais on n’échappe pas à son destin. Et Avalkyra Pyromaque, sa tante, l’a bien compris. Profondément meurtrie par la dernière bataille qui les a opposées, la reine ressuscitée prépare sa terrible vengeance et compte bien, quant à elle, revendiquer son titre. Car voilà qu’elle a enfin trouvé son âme sœur, une stryge du nom d’Onyx, née dans le gouffre fumant de la Flamme éternelle d’Aura. Or, alliée à cette puissante créature de Nox et à ses centaines de congénères aux ailes ténébreuses, elle ne reculera devant rien pour mettre à feu et à sang ce monde qui a osé la rejeter.

Avis d’Emmanuelle

Nicki Pau Preto clôt sa trilogie avec un dernier tome de 756 pages. Il faut s’armer d’un courage équivalent à celui des héros pour attaquer la lecture de ce véritable bottin, mais le voyage en vaut la peine. Guerre fratricide, amour, sang, feu et larmes jalonnent le récit de cette jeune femme qui doute de sa légitimité en tant que meneuse de troupe et héritière du trône.

L’auteur a toujours le même travers : se perdre dans des dialogues sans fin sur les sentiments de ses personnages. Le premier tome a suffi pour que l’on s’attache à eux, et il n’est plus nécessaire de développer sur des dizaines de pages le syndrome d’imposteur que chacun d’entre eux éprouve.

Les allers-retours sont nombreux dans l’histoire autant que sur les terres. Si une chronologie figure en fin de volume, il aurait été préférable d’avoir une liste des personnages de l’histoire plutôt que de la Grande Histoire, et peut-être une carte aussi, pour se retrouver dans tous les déplacements de nos personnages.

Mais ces quelques défauts sont vites éclipsés par la justesse de l’écrit. L’émotion, la peur, l’horreur sont au rendez-vous, et comme le souligne l’héroïne, la victoire n’est pas celle d’une seule personne. Chaque protagoniste a son lot d’aventures et on s’attache à chacun, que ce soit au plus insignifiant ou même à la pire qui soit, la Reine Sans Couronne. On est proche d’une fantasy classique, avec le stéréotype de l’Elue, mais jamais on se s’est autant attaché au devenir de ses personnages.

Cette conclusion est à la hauteur de l’épaisseur du bouquin : énorme. La bataille finale dure une centaine de pages qui se dévorent en une fin de soirée angoissante : qui va survivre ? Qui va mourir dans un ultime sacrifice héroïque ? Pourquoi tremble-t-on autant pour des héros de papier ? D’où viennent ces gouttelettes d’eau qui tombent sur les dernières pages du roman ?

Bref, vous l’aurez compris, le final est magistral, à croire que l’auteur a étudié toutes les batailles mémorables (Les Spartiates, Waterloo, Alesia, La Lune Noire, Les Reliques de la Mort…) pour en garder l’essence même du récit épique.

Dès lors, les 756 pages sont finies presqu’à regret. Les héros sont entrés dans la légende.

Fiche technique

Format : broché
Pages : 756
Editeur : Lumen
Sortie : 7 octobre 2021
Prix : 16 €