Les Brontë – Avis +

Présentation de l’éditeur

« Une si dévorante soif de voir, de connaître, d’apprendre ».
Les soeurs Brontë… Ce pluriel, depuis un siècle et demi, fascine. Quand Emily écrit Les Hauts de Hurlevent, Anne publie La Recluse de Wildfell Hall, et Charlotte Jane Eyre.

La première meurt à trente ans, en 1848 ; la deuxième à vingt-neuf, un an plus tard ; la troisième à trente-neuf, en 1855. Sans oublier Branwell, le frère écrivain maudit, qui disparaît lui aussi prématurément, miné par l’alcool et la tuberculose. Tous quatre étaient orphelins de mère.

Quelle probabilité y avait-il pour que tous ces talents si originaux poussent ainsi à l’ombre du presbytère de Haworth ? Faute de pouvoir éclaircir totalement ce mystère, Jean-Pierre Ohl tente d’en dessiner les contours, et de comprendre ce qui, aujourd’hui encore, rend si proches de nous les enfants du pasteur Patrick Brontë.

Avis de Claire

Quand le romancier passionné de bibliothèque et de littérature anglaise se penche sur le tragique destin des Brontë, cela donne une biographie tout en rigueur et en sensibilité. Jean-Pierre Ohl revient avec force détails sur la genèse de cette famille hors du commun.

Originaire d’un petit village du Nord de l’Irlande du côté paternel, de Cornouailles (sud-ouest de l’Angleterre) du côté maternel, les Brontë bénéficient également de l’influence de la région du nord du pays, le Yorkshire, terre de landes et de légendes.

Tout d’abord le nom. Il intrigue, il se singularise, par la présence du tréma sur le -e, inédit. Il semblerait que ce soit le père, Patrick Brontë lui-même, qui ait choisi cette orthographe alors qu’il débarque tout jeune homme sur les côtes anglaises, pour aller étudier à Cambridge. Il tourne ainsi le dos à son passé de fils de fermier pauvre, se consacrant pleinement à ses études, pour renaître pasteur, et lettré.

La famille se compose finalement de six enfants, Elizabeth, Maria (que le pasteur tient pour les plus intelligentes de ses enfants), Branwell (seul garçon, gâté et couvé), Charlotte, Emily et enfin la petite Anne, qui ne connaîtra pas sa maman, morte d’un cancer peu après sa naissance, dans d’atroces souffrances. Nul ne le sait encore, mais c’est déjà le début de la fin.

On connait la suite, les morts en cascade, la création littéraire à son sommet avec les trois filles survivantes, le gâchis incroyable des potentialités de Branwell, le cerveau embrumé par les vapeurs de l’alcool et de l’opium. Et enfin, ce père, qui survivra envers et contre tout à ses enfants. Jean-Pierre Ohl connait son sujet et, au-delà du tragique, rend son propos tout à fait passionnant.

Fiche technique

Format : poche
Pages : 306

Editeur : Folio
Collection : Folio biographies

Sortie : 28 février 2019
Prix : 9,90 €