Les Cowboys – Avis +

Présentation Officielle

Une grande prairie, un rassemblement country western quelque part dans l’est de la France. Alain est l’un des piliers de cette communauté. Il danse avec Kelly, sa fille de 16 ans sous l’oeil attendri de sa femme et de leur jeune fils Kid. Mais ce jour là Kelly disparaît. La vie de la famille s’effondre.

Alain n’aura alors de cesse que de chercher sa fille, au prix de l’amour des siens et de tout ce qu’il possédait. Le voilà projeté dans le fracas du monde. Un monde en plein bouleversement où son seul soutien sera désormais Kid, son fils, qui lui a sacrifié sa jeunesse, et qu’il traîne avec lui dans cette quête sans fin.

Avis de Valérie

Contrairement à ce que le sujet du film pourrait faire penser, il ne s’agit pas d’un film sur le jihad… ou du moins s’il est le début du film, il n’en est pas le contenu.

Dans une petite ville de province, une famille de français moyens passe son week-end habillée en cowboys. Avec leurs amis, ils dansent, chantent et grignotent comme ce qu’ils s’imaginent être les amateurs de country américains. Ce jour-là, Alain, le chef de famille fait son show et danse avec sa fille aînée, Kelly.

Ce qu’il imagine être un tendre moment filial, est un fait un au-revoir, Kelly disparaît sans laisser de trace. Ne pouvant accepter cette défection, il part à sa recherche avec son jeune fils, Kid. Ils vont découvrir, que Kelly a rejoint son petit ami et qu’elle s’est convertie à l’Islam. Tous les deux ont rejoint Al-Qaïda pour combattre leur ennemi, l’occident.

Ce film intimiste s’attache à suivre le mal-être d’une jeunesse qui se réfugie dans un ascétisme religieux comme d’autres ont choisi avant eux l’anarchie ou l’extrême gauche voire droite. Sa sortie en salle résonne avec les événements du 13 novembre, mais pourtant le réalisateur Thomas Bidegain a travaillé sur la période d’avant la chute des tours à New York en 2001.

En fait, il vise plus l’évolution de la famille par le biais de ce père complètement déboussolé qui va s’accrocher à cette quête impossible ne pouvant reconstruire son idéal familial sans sa fille. Puis Kid, le jeune garçon qui va devenir un homme, qui d’un enfant effacé deviendra un adulte réservé et secret.

François Damiens est incroyable et joue trop parfaitement ce chef de famille qui ne sait s’exprimer que dans la domination de son troupeau. Son interprétation est riche comme l’acteur l’est et on est conquis. Finnegan Oldfield possède une intériorité très forte qui explose (ironiquement) avec justesse sur la pellicule. Cette opposition entre la démonstration de force de Damiens qui est au final creuse et la puissance muette de Oldfield est la clé du long métrage.

La réalisation, pour une première oeuvre et ambitieuse et tient bien ses promesses. Peut-être il y a quelques petites longueurs et un fil narratif trop linéaire, mais c’est très impressionnant et pas opportuniste malgré l’actualité.

Il s’agit donc d’une aventure humaine qui a pour décor la gangrène de notre société, cette jeunesse qui s’isole dans des guerres idéologiques, perdues d’avance mais qui ne s’éteindront pas sans causer beaucoup de douleurs dans les deux camps.

Fiche Technique

Sortie : 25 novembre 2015

Durée : 105 minutes

Avec François Damiens, Finnegan Oldfield, Agathe Dronne, etc.

Genre : drame