Les Nouveaux Prophètes – Avis +/-

Présentation officielle

Dans la petite ville minière de Kiruna, en Laponie, Vikto Strandgård, celui que l’on surnomme « le pèlerin du paradis » pour avoir miraculeusement survécu à un grave accident, est retrouvé mort dans le temple où il officiait.

Qui a pu assassiner, aussi sauvagement et avec un tel acharnement, cet éminent membre de l’Église de la Force originelle ? Sollicitée par son amie d’enfance, Sanna, la soeur de la victime, Rebecka Martinsson, avocate fiscaliste à Stockholm, va mener l’enquête.

Menacée par les disciples de la communauté, la jeune femme se met rapidement en danger…

Avec cette première enquête de Rebecka Martinsson, la star du polar scandinave fait preuve d’une remarquable maîtrise du genre et d’un sens de l’intrigue policière.

Avis de Chris

Il est intéressant de noter que Les Nouveaux Prophètes est une réédition de Horreur Boréale [[Édition Folio Thriller]] ! Nouveau titre, nouvel éditeur, mais texte en tout point identique.

Dans le fin fond de la Laponie enneigée, un meurtre effroyable a été commis à l’intérieur de l’église la plus célèbre de Kiruna. La victime, Vicktor Strandgård, est tout aussi célèbre et aimée d’une immense communauté religieuse. Sa sœur, mère de deux enfants, est la personne qui a découvert le corps. Recherchée par la police et considérée comme incompétente aux yeux de ses parents, elle va quémander l’aide de son ancienne amie Rebecka, une avocate fiscaliste travaillant dans un grand cabinet de Stockholm.

Les Nouveaux Prophètes est un thriller qui peine à se développer. On entre davantage dans le passé des protagonistes, rythmé par la religion presque sectaire qui les entoure, avant d’être lancé dans l’enquête, à partir, seulement, du dernier tiers du roman. Le fait que l’héroïne de l’histoire soit une avocate fiscaliste joue énormément avec le sentiment que toute l’action pédale dans la semoule. Cependant, ce premier essai [[Il s’agit du premier tome d’une saga en couvrant cinq]] a le mérite de pointer du doigt les aspects les moins glorieux du mouvement cultuel : un patriarcat très poussé, des ouailles soumises et un business très rentable. Il insiste aussi sur la fiscalité transparente suédoise.

Le roman s’articule sur sept parties de courts chapitres qui passent d’un point de vue à un autre. Le plus gros d’entre eux suit les avancées de Rebecca quant à l’enquête, mais certains sont dévoués aux personnages secondaires, comme le duo de flics, le patron de l’avocate ou encore les trois prédicateurs qui prêchent la bonne parole. Il est difficile de s’attacher à l’un d’eux et, pour ma part, je suis restée totalement détachée de l’héroïne que j’ai eu du mal à cerner. Elle est pétrie d’incohérences et sa personnalité de femme forte que rien ne touche peut agacer. C’est un personnage sur lequel les obstacles glissent comme la lame d’un patin sur la glace.

Quant à la fin… ! Tout d’abord, la conclusion de l’enquête arrive très tardivement et sans être amorcée par des petits indices qui auraient pu mener le lecteur à sa résolution. Rien ne nous permet de comprendre un quelconque mobile. On nous le présente comme une vérité absolue, alors qu’il est assez saugrenu. De plus, l’auteur se perd dans la multitude de personnages qui, malheureusement, n’ont pas une grande consistance. Enfin, la cause du meurtre est uniquement basée sur des suppositions restées en suspens jusqu’au bout. Il faudra sans doute lire la suite de cette saga pour avoir le fin mot de l’histoire, ce qui est très frustrant !

Malgré les défauts du roman, on ressent le froid glacial ambiant de cette région. Il arrive même que l’on soit surpris d’entendre le craquement de la neige sous les Boots des personnages. On s’immerge également dans ce milieu religieux qui régit la vie des habitants de Kiruna.

Finalement, ce roman est loin d’être un thriller qui marque. Il y a trop peu de suspense et encore moins de péripéties qui auraient apporté un dynamisme appréciateur. On se laisse guider à travers une écriture sans accroc, mais qui fait office de remplissage à certains moments. Quel intérêt de suivre des scènes de la vie quotidienne lorsque cela n’apporte rien à l’intrigue ? On est loin d’un bon polar scandinave, mais il se lit toutefois très bien et permet de découvrir les côtés sombres de l’église suédoise ainsi que le rapport malicieux que les hommes de foi ont avec l’argent.

Fiche technique

Format : poche
Pages : 448
Editeur : Le Livre de poche
Collection : Thriller
Sortie : 26 février 2020
Prix : 8,40 €