Les animateurs socioculturels – Avis +/-

Présentation de l’éditeur

Qui sont les animateurs ? Combien sont-ils ? Après une forte croissance des effectifs, on compte, en France, autour de 110 000 professionnels. Mais plus de deux millions de personnes ont obtenu le diplôme de moniteur de colonie de vacances ou le Bafa, une des clés de l’entrée dans ce métier. Chaque année, plusieurs centaines de milliers de jeunes animent les centres de loisirs et les centres de vacances.

Au-delà de l’intervention des animateurs professionnels, l’animation est l’affaire des bénévoles et des « occasionnels » (étudiants, « volontaires », etc.) : on s’y engage donc avec des perspectives à géométrie variable. Les emplois « occasionnels » fonctionnent comme le réservoir d’une main-d’œuvre renouvelée et alimentent un vivier de formation/recrutement des animateurs professionnels, mais aussi des travailleurs sociaux et des professeurs des écoles. Dans ce contexte, les animateurs socioculturels constituent un groupe professionnel contrasté que ce livre se propose d’analyser dans toute sa complexité.

Avis de Miss

On ne reviendra pas sur le principe de la collection Repère qui, avec des livres très synthétiques et généralement accessibles aux novices, permet de faire le tour d’un sujet.

L’opération est ici qu’à moitié réussie. Les animateurs socioculturels ne sont appréhendés que d’un point vue externe : on trouvera dans ce livre tous les éléments statistiques nécessaires à décrire qui sont ces animateurs et quelles sont leurs conditions de travail (nombre d’animateurs, taux de chômage, par des CDD, moyenne d’âge etc.).

En revanche, on ne trouvera pratiquement rien sur ce à quoi consiste leur travail, pourquoi ils se sont orientés dans ce domaine ou encore quel est l’apport de l’activité animation sur le plan personnel. Ce qui est dommageable c’est que l’approche qualitative est été complètement omise : il n’y a pratiquement pas de récit d’animateurs. Et, pour le coup, ce manque donne une vision faussée du métier : avec l’approche ici faite, on conclu forcément à un métier précaire.

Mais, l’animation ne peut pas être considérée comme un véritable emploi au même titre que les autres, et il n’est pas souhaitable que cela le deviennent. L’aspect qualitatif aurait forcément révélait que les vrais enjeux de l’animation sont plutôt du côté du bénévolat ou de l’engagement citoyen.

Si la parole avait été donnée aux animateurs, on aurait forcément une autre conclusion : celle d’une activité choisie, parce qu’elle donne la satisfaction à l’animateur de contribuer quelque part à l’intérêt général et lui confère dans la plupart des cas un réel rôle pédagogique et éducatif, mais aussi parce que c’est une activité humainement très enrichissante. Nous devrions nous réjouir que l’animation soit encore préservée de cet aspect pécuniaire.

Au final, le livre est certainement une belle entrée en matière pour tous les étudiants qui travaillent sur le sujet des animateurs socioculturels. Ils pourront cerner les aspects historiques et le rôle des structures publiques sur la question. Mais la rencontre avec les professionnels de l’animation s’imposera de fait !

Fiche Technique

Format : poche
Pages : 121
Editeur : La Découverte
Collection : Repères Sociologie
Sortie : 7 mai 2009
Prix : 9,50 €