En 1912, les Brigades mobiles, dites Brigades du tigre (selon le surnom de son créateur, Clemenceau) traquent la bande à Bonnot, dirigé par un bandit, Jules Bonnot (Jacques Gamblin) qui a fait un pacte avec les anarchistes. Ces « Brigades du tigre » sont animées par le commissaire Valentin (Clovis Cornillac) aidé par les inspecteurs Pujol (Edourd Baer), Terrasson (Olivier Gourmet) et un petit nouveau qui vient de Milan, Achille Bianci (Stefano Accorsi). A eux quatre, ils vont prendre en chasse cette bande à Bonnot. Mais les choses se compliquent car Constance (Diane Kruger), une princesse russe, tombe amoureuse de Bonnot.
Je viens de résumer la première partie des « Brigades du tigre », film de Jérôme Cornuau sorti en salles depuis une semaine et qui a fait grand bruit. C’est la partie la plus intéressante. Le film tient en haleine jusqu’à l’arrestation de Bonnot, merveilleusement interprèté par Jacques Gamblin qui s’est fait la tête de Jacques Dutronc pour son premier rôle de méchant. Sa liaison avec Constance (très belle Diane Kruger) est émouvante. La liaison entre un malfaiteur et une princesse, dont on sait à l’avance qu’elle est impossible, est belle. Ce sont deux amants maudits que l’on pleure.
Hélas, après, ça se gâte. La deuxième partie dénonce le plan que préparent les anarchistes contre le prince Russe venu à Paris pour lier l’amitié franco-russe et les magouilles des emprunts russes, une histoire allambiquée et obscure qui m’a réellement ennuyé. Dommage que les scénaristes (Xavier Dorison et Fabien Nury) aient mélangé deux histoires, comme deux épisodes du feuilleton initial qui a inspiré le film.
L’ensemble est donc peu cohérent, mais reste une spectacle très divesrtissant. La reconstitution d’époque est belle, les acteurs épatants : Clovis Cornillac prouve que c’est un des meilleurs acteurs de sa génération (on attend avec impatience son rôle dans le prochain Astérix), Olivier Gourmet est, ici, bon enfant (cela le change des drames sociaux qui ont fait son succès grâce aux frères Dardenne), Edouaurd Baer irresistible dans son rôle de dandy méprisant, Stéfano Arsosi (le héros de Romanzo Criminale, encore à l’écran) brillant, Diane Kruger émouvante et Jacques Gamblin extraordinaire dans son premier rôle de méchant. Dans la seconde partie, le méchant est tenu par Thierry Frémont, mais lui, il a l’habitude (après son étonnante prestation du tueur en série Heaulmes dans un récent téléfilm). Il est, là, redoutable !
Bref, Les Brigades du tigre n’est pas un chef d’œuvre, mais un divertissement tout à fait respectable, bien supérieur aux autres adaptations des séries TV françaises jusqu’à présent (Belphegor de Jean-Paul Salomé, catastrophique, Vidocq raté, Arsene Lupin, Les chevalier du ciel : tous ces films sont nettement
inférieurs).
A voir, donc.
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