Les étoiles de Sidi Moumen – Avis +

Présentation de l’éditeur

L’histoire d’une bande de jeunes gens, auteurs des attentats de Casablanca de mai 2003, tous issus du même bidonville où ils menaient une vie chaotique faite de violence, de drogue et de chômage, jusqu’à ce qu’ils soient recrutés par des islamistes radicaux. Comment résister quand on leur promet que le paradis est à la porte?

Avis de Joëlle

Né en 1959 à Marrakech (Maroc), Mahi Binebine poursuit des études de mathématiques en France dans les années 80 avant de partir à New York en 1994 où il se consacre à l’écriture et à la peinture. Ses tableaux font partie de la collection permanente du musée Guggenheim de New York. Depuis 2002, il vit à nouveau à Marrakech.

Le récit démarre dans un bidonville de Casablanca : Sidi Moumen. Yemma, dont le mari est malade, éleve de son mieux ses 11 garçons. Mais ces garçons grandissant même s’ils sont démunis rêvent d’un avenir meilleur que celui de leur parents.

Avec quelques amis, ils forment une équipe de football : Les étoiles de Sidi Moumen ! Et à travers ce sport et les rencontres, ils arrivent tant bien que mal à échapper pour quelques heures par semaine à l’atrocité et la puanteur de leur quotidien.

La violence, la mort, la faim, ils connaissent. Alors quand ils font la connaissance de deux autres jeunes aux idées radicales qui leur font miroiter le paradis au travers d’actes immondes au nom d’Allah… ils se laissent prendre à ce jeu cruel.

Comment écrire ce court récit sans donner le sentiment de faire l’apologie du terrorisme, sans pour autant masquer les réalités de la misère d’un pays en pleine mutation ? L’auteur a choisi, avec humour et finesse, de décrire une réalité, sa réalité, celle qu’il a perçue et connue durant ses divers périples au sein des bidonvilles de son pays. Il ne cherche pas à excuser l’inexcusable mais avec des mots simples il tente de comprendre cette jeunesse aux rêves inaccessibles.

A travers son récit, on découvre des jeunes attachants et la candeur de ces enfants va être confrontée aux horreurs du terrorisme. Cependant, on a du mal à les haïr car on a suivi leur parcours et on arrive à comprendre comment ils ont pu se faire ainsi manipuler… non pas au nom de Dieu mais tout simplement au nom de la dignité.

Un ouvrage fort et presque poétique qui ne laisse pas indifférent et prouve, s’il en était besoin, que Mahi Binebine est un auteur de talent. D’ailleurs n’hésitez pas à lire Le griot de Marrakech et Cannibales pour en être convaincus !

A noter, le livre vient d’être adapté au cinéma par Nabil Ayouch sous le titre Les chevaux de Dieu.

Fiche technique

Format : poche
Pages : 125
Editeur : J’ai Lu
Collection : Roman
Sortie : 06 février 2013
Prix : 6 €