Les invasions barbares – Avis +

Résumé

Rémy (Rémy Girard) est gravement malade. A son chevet, son ex-femme demande à leur fils (Stéphane Rousseau) de venir d’Angleterre pour être à ses côtés. Celui-ci vient à Montréal et, en constatant le désastre de l’hôpital public, décide que son père sera soigné aux USA. Pour Rémy, ancien professeur gauchiste, il n’en est pas question. Il accepte seulement de subir des scanners aux USA et les voyages permettent enfin un dialogue entre le père qui n’a rien perdu de ses convictions politiques et à ce fils devenu jeune capitaliste.

Celui-ci prévient tous les amis de son père et ceux-ci arrivent à son chevet, puis se retrouvent dans la même maison pour un week-end similaire à celui d’il y a 17 ans.

Avis de Luc

Autant le dire tout de suite, j’attendais beaucoup de ce film qui a été couvert de récompenses à sa sortie, mais le résultat est décevant, surtout par rapport au Déclin de l’empire américain, vision très acide et perfide des rapports homme-femme d’une part, et de la vision de l’Amérique d’autre part. Dans Les invasions barbares, l’arrogance a disparu au profit d’une nostalgie de ces années perdues. Ah, comme il était bon de militer pour le maoïsme, le situationisme, l’anti-productivisme et j’en passe ! Il y a même ne certaine amertume dans le propos, puisque la génération de Denys Arcand (symbolisée par Rémy, superbement interprété par Rémy Girard) est maintenant malade, presque morte, pour laisser la place aux jeunes loups yuppies montrés par ce fils (très beau Stéphane Rousseau, qu’on a vu en 2004 à Paris sur la scène pour la version française de la comédie musicale Chicago) qui est corps et âme voué au capitalisme et qui achète tout le monde. Ecoeurant !

Le film est chaleureux et sympathique, mais ne nécessitait pas tout le florilège de prix qu’il a remporté : César du meilleur film, Prix d’interprétation et du scénario à Cannes. Le prix le plus ridicule est, pour moi, celui décerné à Marie-Josée Croze qui a un rôle mineur (dont je n’ai même pas pu donner sa place dans mon résumé ci-dessus !) C’est un film choral et TOUS les acteurs (excellents) auraient dû avoir ce prix. Le donner à une actrice (certes, bonne) qui n’a qu’un rôle secondaire est ridicule, face à l’immense talent de Nicole Kidman dans Dogville de Lars Van Trier, Emmanuelle Béart dans Les égarés d’André Téchiné ou le duo (indissociable) Charlotte Rampling / Ludivine Sanier dans Swimming pool de François Ozon.

Quant au prix du scénario ? Totalement grotesque aussi car l’histoire est toute simple et ne mérite pas de prix !

La seule palme que Les invasions barbares méritait est, comme le dit la publicité : « la palme du coeur ».

Fiche technique

Genre : comédie dramatique

Durée : 99 minutes

Sortie en salle : 24 septembre 2003

Avec Rémy Girard, Stéphane Rousseau, Marie-josée Croze, Dorothée Berryman, Yves Jacques, Marina Hands