Les séries TV changent les mentalités

Martin Wrinkler est le grand spécialiste de la télé en France. Ils répond à trois questions sur le thème de la Fiction télévisuelle restranscrites par l’AFP.

Q: « Lost, les disparus » et « FBI : portés disparus » rencontrent-elles
un tel succès parce qu’il s’agit de bonnes séries ou parce qu’elles sont bien programmées ?

R : « Les deux. Les séries américaines en première partie de soirée, quand il s’agit de très bonnes séries, ça a toujours marché, comme X-Files sur M6. Actuellement, les chaînes les diffusent l’été parce que c’est beaucoup plus facile pour elles que dans l’année, où elles programment en première partie de soirée des émissions qu’elles produisent elles-mêmes. Ca leur coûte beaucoup moins cher d’acheter Lost ou FBI que de produire des fictions de qualité.

Q: Quel est le rôle du DVD ?

REPONSE : « De plus en plus de gens sont en train de passer au DVD. Une chaîne comme TF1 a intérêt, quand elle a acheté aussi les droits en DVD des séries, à les promouvoir sur sa chaîne pour ensuite vendre les DVD, qui rapportent beaucoup d’argent, ce qui peut durer longtemps. Ils sont très conscients que le mode de consommation des fictions est en train de changer, que le choix des spectateurs est de plus en plus en train de s’orienter vers des fictions de qualité. TF1 vient de passer un accord avec Universal pour faire une version française de New York section criminelle. Comment mieux dire qu’ils sont obligés de s’allier avec les Américains parce qu’ils ne
savent pas faire des choses d’une qualité équivalente en France? La France est le pays d’Europe avec une grande télé qui produit le moins de fiction.

Q : Les chaînes thématiques qui ont diffusé beaucoup de séries
pâtissent-elles de l’intérêt des grandes chaînes pour ce genre ?

R : « Les chaînes thématiques n’ont plus assez d’argent. Pendant
plusieurs années, elles ont diffusé des séries de grande qualité qu’elles achetaient moins cher parce que elles étaient moins connues et qu’elles diffusaient d’ailleurs à perte. Maintenant, comme l’auditoire des séries s’étend, évidemment les grandes chaînes ont tout intérêt à montrer des séries de qualité, mais il n’y a qu’elles qui ont le moyen de les acheter ».

ang/pc/bg