Présentation officielle
Avis de Marielle
Lillian est l’histoire d’une longue marche de New York jusqu’en Alaska. Lillian est une jeune femme russe que l’on voit tenter sa chance comme actrice de films X à New York. Son visa ayant expiré, elle doit renoncer et décide de retourner en Russie à pied.
Lillian passe par des villages fantômes avec parfois un seul habitant. Elle peut ainsi rentrer dans des maisons ou des caravanes abandonnées où elle se lave, dort à l’abri. Il lui arrive de chaparder de la nourriture, des vêtements pour survivre.
On n’entend jamais un son sortir de sa bouche. Les seules paroles prononcées sont celles de personnes croisées sur son chemin. Une voix off vient régulièrement donner des prévisions météorologiques, nous faisant connaitre à quel temps elle va devoir faire face, pluie, soleil brûlant, neige
C’est l’Amérique des neck reds, des améridiens qui revendiquent leur territoire.
Le réalisateur, Andreas Horvath, s’est inspiré de l’histoire de Lillian Alling, femme russe qui vivait à New York. Un jour de 1927, elle décida de rentrer dans son pays à pied en allant jusqu’au détroit de Béring. Puis elle disparut et personne jusqu’à maintenant n’a jamais retrouvé sa trace. Andreas Horvath l’a adaptée à notre époque.
Pour apprécier ce film, il faut oublier le temps et l’heure, se laisser imprégner de l’histoire incroyable de Lillian. Son mutisme et l’absence d’expressions de son visage permettent au spectateur d’imaginer ses pensées et sentiments, et ainsi de se projeter et s’identifier.
Le film est certes long (2h10), mais ce parcours d’environ 10.000 km peut difficilement être réduit. Lillian est une peinture intéressante d’une partie des Etats-Unis et le récit d’un voyage extraordinaire.
Fiche technique
Sortie : 11 décembre 2019
Durée : 130 min
Avec : Patrycja Planik…
Genres : aventure, drame
Distributeur : Nour Films
Résumé de l’intervention de Andreas Horvath lors de l’avant-première
Le réalisateur a choisi de commencer le film au printemps et de le terminer en hiver comme symbole de la vie. Le voyage dure 9 mois, comme la gestation de l’être humain.
La vraie Lillian a rejoint très rapidement le Canada. Le personnage du film a voyagé principalement dans la partie nord des Etats-Unis, qui semblait plus intéressante aux yeux de Andreas Horvath. L’histoire de Lillian et son amour des Etats-Unis où il a fait une partie de ses études (il est autrichien) l’ont poussé à faire ce film sans idée préconçue ou message politique à faire passer.
Il est parti en repérage avec l’actrice Patrycja Planik (Lillian dans le film) et pendant ce périple a tourné spontanément une partie du film au fil des rencontres. Les acteurs, à l’exception de Patrycja Planik, sont des non professionnels et ont joué leur propre rôle, tel le shérif, sauf le camionneur qui est le producteur du film.
La distance entre Lillian et le reste du monde met en relief sa grande solitude. Le réalisateur la montre de façon ambiguë : est-elle consciente de son voyage, de ce qui se passe autour d’elle ?
Volontairement, il ne force pas le ressenti des personnages et des paysages, pour laisser toute liberté au spectateur.
Nous remercions vivement Andrea Horvath pour les lumières apportées à son film.