Loup y es-tu ? – Avis +

Présentation de l’éditeur

Qui a envoyé à Manon, 28 ans, le tout petit garçon qu’elle découvre ce soir-là, recroquevillé sur son paillasson, avec ce seul message :  » Sauvez-le  » ? Quel danger le menace pour qu’il semble si perdu, si effrayé ? La longue et périlleuse enquête que Manon va mener la replongera dans un passé douloureux qu’elle tentait en vain d’oublier.  » Loup y es-tu ?  » Le loup est bien là. Mais au cours de sa folle aventure, Manon, qui déjà connaissait l’amitié, trouvera enfin l’amour.

Avis de Marnie

Nous pouvons compter sur les doigts de la main les écrivains qui osent le faire… Pour ceux qui comme moi se lamentent au vu des centaines de parutions françaises de l’année alors que pas un auteur ne tente d’écrire le genre « romantic suspense » à l’américaine, soyez-heureux, Janine Boissard possède au moins le mérite… d’avoir essayé d’en écrire un, et encore mieux… de l’avoir réussi !

Nous avons donc ici les thèmes récurrents « à l’américaine » : une héroïne traumatisée par une enfance très difficile, des secrets de famille, un mâle alpha handicapé, un enfant émouvant… et la sauce prend dès le départ. Janine Boissard se prend donc soudain pour Nora Roberts, mais se rapproprie tous ces clichés pour mieux les réécrire à la française avec son propre style, son vocabulaire, et ses émotions à fleur de peau. Si l’auteur avait tenté une incursion dans le genre avec Marie-Tempête et même Une femme en blanc, ce choix n’avait pas été assumé jusqu’au bout. Ici, elle n’a plus aucun complexe. N’oublions pas qu’elle a été la première femme éditée dans la collection Série Noire, et vous rajoutez alors la façon de faire Esprit de famille, et vous obtenez un romantic suspense aussi agréable qu’équilibré.

Il est vrai que le mystère dévoilé n’est pas aussi complexe qu’il aurait pu l’être, c’est d’ailleurs la seule vraie faiblesse du roman, toutefois, l’histoire « improbable » se tient, le lecteur y croit, s’identifie aux protagonistes et participe ! Toute la première partie est racontée à la première personne par Manon. Le récit commence dès la seconde page, totalement suivi, entraîné, analysé par le ressenti de notre héroïne qui va soudain être obligée d’interrompre sa course en avant pour surmonter les traumatismes de son enfance. La deuxième partie nous offre un second récit, celui de Juan, un baroudeur au crâne rasé, au visage un peu patibulaire, au physique imposant, au bras droit manquant et aux séquelles psychologiques qu’il fait semblant d’ignorer. Sa rencontre avec Manon constitue le catalyseur… ce qui va lui permettre d’affronter ses propres problèmes, mais aussi d’endosser le rôle de sauveur avec celui d’amoureux, ce qui le rend aussi attendrissant qu’attachant.

Cependant, Janine Boissard ne serait pas l’écrivain qui apprécie tant de mettre en scène des femmes qui apprennent à s’assumer, si elle laissait Juan venir au secours de Manon et la sauver du danger. Comme d’habitude, il s’agit là-encore d’un parcours initiatique où Manon surmontera ses peurs, ce qu’elle pense être de la lâcheté, pour affronter les fantômes du passé mais aussi ceux du présent, avec courage. C’est grâce à cela qu’elle pourra enfin évoluer. Plusieurs personnages secondaires viennent parfaitement s’intégrer au récit, notamment les mères de substitution de Manon, soit Vic et Armelle qui apportent la touche de pittoresque, d’humour et de légèreté qui sonne juste.

Un divertissement de qualité… avec un auteur qui joue le jeu et met son talent au service d’un genre qui le mérite !

Fiche Technique

Format : broché
Pages : 328
Editeur : Robert Laffont
Collection : Best-sellers
Sortie : 15 octobre 2009
Prix : 20 €