Lumières d’été – Avis +

Présentation du film

Akihiro, réalisateur japonais, vient de Paris, où il vit, interviewer à Hiroshima des survivants de la bombe atomique. Profondément bouleversé par ces témoignages, il fait une pause et rencontre dans un parc une étrange jeune femme, Michiko.
Petit à petit, il se laisse porter par la gaîté de Michiko et décide de la suivre pour un voyage improvisé à travers la ville, jusqu’à la mer.

Avis d’Anna

Connu pour son engagement à travers ses documentaires, Jean-Gabriel Périot signe avec Lumières d’été son premier long-métrage de fiction.

En prélude du film est diffusé le court-métrage 200 000 fantômes (2006). Construit comme un diaporama de 10 minutes, avec nul autre commentaire que la musique Larkspur and Lazarus de Current 93, il met en contexte le film, en amenant avec douceur son sujet, Hiroshima.

Dans le cadre d’un documentaire qu’il tourne sur Hiroshima pour la télévision française, Akihiro interviewe une hibakusha, nom donné aux survivants de la bombe atomique. Bouleversé par le récit de cette femme, il décide de se balader dans la ville et atterrit au Parc mémorial de la paix, lieu de mémoire, symbole de la tragédie nationale et de la résilience de ses habitants.

Il y rencontre Michiko, une jeune femme joviale et curieuse. Née à Hiroshima, elle y a grandi et connaît les nombreux récits que recèle la ville. Sa joie infectieuse transporte rapidement Akihiro, dont l’esprit est lourd d’émotions. Michiko lui fait découvrir un autre Hiroshima que celui dépeint dans les livres d’histoire. Belle, grondante et accueillante, la ville est ancrée dans son temps et ne s’est pas attardée sur sa tragédie.

Leur rencontre n’est pas seulement nécessaire à Akihiro pour sa compréhension de la ville et de son histoire, mais elle va également lui permettre de se connecter à ses racines et à l’essence même de la culture japonaise.

Lieu où est ancré le récit, Hiroshima en est aussi le sujet et un personnage à part entière. Les personnages nous mènent à travers la ville sur les traces de ce que fût Hiroshima et de son histoire. Ils nous donnent à voir sa beauté, tout en évoquant celle qui lui a été arrachée.

Le film nous prend par surprise par sa délicatesse, sa sensibilité et le traitement inattendu, surtout venant de Jean-Gabriel Périot, de son sujet. Légèreté et gravité s’y alternent, mais sans jamais s’appesantir, tandis que le tragique et la mélancolie imprègnent l’histoire, mais sans jamais la déborder, ni l’étouffer.

Périot réussit avec Lumières d’été le pari de faire un film sur Hiroshima, empli de poésie, d’élégance, d’humilité et d’humanité, et d’ou un effort de compréhension de l’histoire, de la culture et du peuple japonais est manifeste.

Fiche technique

Sortie : 16 août 2017
Durée : 83 minutes
Acteurs : Hiroto Ogi, Akane Tatsukawa, Yuzu Horie, Keiji Izumi, Mamako Yoneyama
Genre : fiction
Distributeur : Potemkine Films