M.I.A. en concert – Avis –

Présentation

Date parisienne unique de la chanteuse anglaise d’origine sri-lankaise, en concert au Trianon début décembre 2010.

Avis de Nicolas

Alors que les chroniqueurs d’Onirik s’empiffraient de carottes dans l’hôtel particulier de l' »executive board”, d’autres faisaient passer le devoir avant le plaisir et bravaient une foule jeune et chamarrée pour aller écouter “live” M.I.A. dans une petite salle parisienne, près de Pigalle.

Pour ceux qui ne sont pas familiers avec M.I.A. C’est d’abord un acronyme basé sur un jeu de mot : Missing In Act(i)on. Acton comme le quartier londonien de son enfance, et M.I.A. qui signifie “tombé au combat” en termes militaires. M.I.A c’est aussi très proche de Maya, son deuxième prénom et le titre de son dernier album. D’origine Sri-Lankaise, née en Angleterre mais ayant voyagé pendant les premières années de son enfance, elle est la fille d’un activiste indépendantiste tamoul.

Autant le dire directement, j’ai un parti pris bienveillant sur cette artiste aux multiples facettes (peinture, réalisation, musique). Son côté “grande gueule”, ses prises de position politiques, et ses prises de risques également, comme illustré par le choix du clip de Romain Gavras pour Born Free. M.I.A. est une artiste rare qui avait affirmée qu’elle arrêtait la scène en 2008. C’est donc avec beaucoup d’impatience que j’attendais cette unique date française, après la parution d’un album MAYA passablement décrié par la critique mais dont certains moments m’avaient émerveillé (en particulier cet aérien Space que je pourrais me passer en boucle pendant des heures).

Alors, parler de déception n’est pas assez fort.

19H, on arrive au Trianon, très belle salle du quartier de Pigalle. Le site est magnifique, la taille de la salle raisonnable. Tout commence bien. La foule s’accumule, et dès 20h, un DJ chevelu débarque (une énorme gouffa à la Jackson 5) et balance des titres Grime et plein d’autres choses que je ne reconnais pas car je suis devenu vieux et hors du coup. La sonorisation est bonne. Puissante mais supportable.

21H, M.I.A. arrive et commence son show. Une DJette, une batteuse et deux danseurs. La chanteuse n’a pas peur de son public car dès le deuxième titre, elle se jette dans la foule. Quelques minutes après, elle harangue ses fans pour qu’ils montent danser sur scène avec elle. Bon esprit. Une demi-heure déjà, elle fait une première pause. Étonnant, mais pourquoi pas.

Le show reprend après 10 minutes. Les raps ne sont pas terribles, sa voix n’est pas à la hauteur des enregistrements. 55 minutes, elle balance son titre le plus connu, le paper plane immortalisé dans le Slumdog Millionnaire de Danny Boyle. Son chant est catastrophique sur ce titre. Cela fait peine à voir. Mais la souffrance ne durera pas longtemps : 22H, les lumières se rallument.

Consternation dans le public, 50 minutes de show, circulez, y-a rien à voir ! Au final, plus de temps pour accéder aux vestiaires que de concert… Partout on entendait les mécontentements se manifester de manière plus ou moins châtiée (le jeune a parfois un vocabulaire fleuri). Mon point de vue : à 42 euros, ce n’est rien d’autre que du vol.

Les bons points :

– une bonne connexion avec le public
– pas d’acouphènes en une heure de concert
– j’ai pu vérifier que le Lumix LX3 se débrouille vraiment bien en photos de spectacles
– en sortant à 23h on a pu manger dans un chouette resto italien et vraiment pas cher quartier les Abesses, mais c’est dommage, pas moyen de me rappeler du nom ni de la localisation !

Les mauvais point :
– c’est à la limite de l’escroquerie et au final, c’est un mépris profond de son public.

M.I.A., je ne t’aime plus.