Maelström – Avis +

Présentation de l’éditeur

Je suis venu vous dire que vous allez mourir. Signé : le Maestro.

Cette inscription tracée en lettres de sang sur le mur de son salon bouleverse Harold Irving, un écrivain dont la vie part en lambeaux. S’engage alors un terrifiant jeu de massacre orchestré par le Maestro. Pris au piège de ce tueur machiavélique et sans limites, Harold va s’unir à Dexter Borden, un flic du FBI, et Franny Chopman, un médecin légiste, pour tenter d’enrayer la mécanique d’une implacable vengeance.

Mais comment échapper à un monstre qui a tout prévu, tout planifié, anticipé la moindre de vos réactions ? Entre Dexter et Californication, Maelström vous entraîne de San Francisco à Philadelphie dans ses courants irrésistibles.

Avis de Marnie

La plus grande qualité de Stéphane Marchand, c’est d’avoir pris une intrigue extrêmement classique dans la littérature de genre américaine, et d’avoir su la renouveler avec astuce, en intégrant notamment un rebondissement que l’on ne voit absolument pas venir ! Donc, oui, ce polar est très réussi, fort bien construit à la manière de Seven, de David Fincher, ou même le silence des agneaux, mêlant le gore à la psychologie… et à la manipulation !

Comme désormais tout polar moderne, l’introduction fait partie intégrante de l’intrigue, qui donc débute de manière fracassante et dramatique. Le roman est divisé en quatre parties, elles-mêmes composées de sous-chapitres courts, secs, construits à l’évidence de manière cinématographique, car c’est un roman « visuel » même si l’action prédomine.

Les personnages sont juste décrits en quelques mots, mais seront de plus en plus approfondis au fur et à mesure que les évènements se dérouleront. L’auteur parvient à faire monter la tension en accélérant le rythme tout en prenant le temps de fouiller les caractères. Stéphane Marchand ne joue pas pour autant avec le lecteur, ne l’entraînant sur aucune fausse piste. Il s’agit du début à la fin d’une impitoyable et minutieuse vengeance orchestrée par un serial killer qui a mis des années pour monter un scénario dont il a étudié tous les tenants et aboutissants.

Un des aspects les plus intéressants du roman, c’est l’empathie que l’on éprouve pour cet assassin en série, non pas dans une fascination morbide pour un être charismatique et brillant, à la manière de Hannibal Lecter, mais pour le « maelström » de sentiments qui l’animent… profondément humains, même si le lecteur pourra sourciller devant certains dommages collatéraux, car on ne peut pas tout prévoir, n’est-ce pas ?

Viennent ensuite nos deux héros, Harold Irving, un écrivain raté et à la dérive, qui a oublié inexplicablement des pans entiers de son existence, et Dexter Borden, un agent du FBI, entraînés par force dans une histoire qui les dépasse. En effet, le tueur en série les a en quelque sorte engagés pour mener l’enquête sur ses meurtres. Le médecin légiste, Franny Chopman, et Katsumi, une prostituée, sont placées en tant que pions actifs dans cette partie d’échecs, par un tueur qui semble avoir tout prévu dans son scénario.

Le mot scénario est une évidence ici. D’une part, ce roman pourrait aisément être adapté au cinéma, d’autre part, les hommages à certains films ou séries sont foisonnants, alors que Stéphane Marchand garde pourtant une vraie originalité dans ses idées. Nous regretterons juste deux ou trois allusions « française » qui n’ont pas leur place, tant le style américain est appuyé (comme le rugby, ou encore les Petits chanteurs à la croix de bois). Mais, vraiment, ce n’est qu’un détail, tant l’intrigue est intelligemment pensée et soignée. Dommage que cet écrivain ne publie pas plus souvent…

Enthousiasmant !

Fiche Techniques

Format : broché
Pages : 352
Editeur : Flammarion
Collection : Thriller
Sortie : 4 mai 2011
Prix : 19,90 €