Mais si tu m’aimes encore… – Avis +

Présentation de l’éditeur

Affolée de découvrir que sa fille est devenue anorexique, Dana Sue ne sait plus vers qui se tourner. Dans l’urgence, elle appelle Ronnie, son ex-mari, qui la rejoint à l’hôpital et décide de s’installer en ville. Depuis leur divorce, deux ans plus tôt, Ronnie et elle n’ont plus échangé un mot tant Dana Sue est blessée : comment pourrait-elle pardonner à Ronnie d’avoir brisé leur bonheur pour une simple aventure ?

Pourtant, la maladie de leur fille va peu à peu les obliger à renouer le dialogue. Pas sans mal. Car, à la fois soulagée d’être épaulée dans l’épreuve, et folle de rage de voir ainsi Ronnie s’imposer de nouveau dans sa vie, Dana Sue refuse d’admettre l’évidence : elle aime toujours Ronnie, qui lui-même l’aime encore…

Avis de Marnie

Ce mois de février, Prélud’ nous offre le deuxième tome de la trilogie des Sweet Magnolias, ces trois belles du Sud, au caractère bien trempé… qui n’apprécient pas de rentrer dans le moule des conventions ! Après avoir goûté au charme de la plus effacée, Maddie, voici Dana Sue, dont nous avions pu apprécier la personnalité dans l’histoire précédente. Sherryl Woods va en fait nous présenter le même thème, celui d’une femme de 40 ans trompée par son mari au bout de 20 ans de mariage… cependant, le récit ainsi que les prises de position qui vont se dérouler sous nos yeux vont devenir singulièrement autres…

Un an s’est passé depuis la fin de l’histoire de Maddie, et nous découvrons alors Dana Sue, empêtrée dans ses problèmes de chef d’entreprise. S’agissant de son restaurant, elle est au four et au moulin, tente de surveiller sa fille, dont les troubles alimentaires se précisent, mais espère que tout va s’arranger. Si elle continue de se vanter partout d’avoir mis à la porte Ronnie, son mari, deux ans auparavant en jetant ses affaires dehors au vu et su de toute la ville de Serenity, sa vie sentimentale est au point mort, Dana Sue étant obnubilée par les dix kilos qu’elle a pris et son diabète menaçant de s’aggraver, épée de Damoclès qu’elle s’efforce d’oublier.

En fait, le principal défaut de la jeune femme est certainement sa politique de l’autruche qui l’amène bien vite à la catastrophe lorsque Annie, sa fille, franchit la ligne… C’est là que la remise en question va vraiment commencer, mais pas seulement la sienne, celle de Ronnie, anéanti par sa propre conduite, qui avait abandonné la partie sans se battre et celle d’Annie, anorexique, qui ne comprend pas comment faire face à sa conduite suicidaire. Dans cette histoire-ci, Sherryl Woods va nous éviter les clichés d’usage. Déjà, l’attitude des différents protagonistes devant l’infidélité est particulièrement intéressante. Existe-t-il plusieurs sortes d’infidélités ? Un coup de canif dans le contrat mérite-t-il de mettre fin à 20 ans de complicité et d’amour ? Surtout quand le mari ne sait même pas pourquoi il a cédé à une envie, certes, caricaturale mais si courante et mal comprise de plaire ou de jouer avec le feu, considérant que son mariage était acquis et qu’il n’y a plus besoin de se battre pour cette relation puisqu’elle est destinée à durer toute la vie… Tout cela est très bien rendu, très juste même si cela peut paraître quelque peu cynique !

Si une des deux Sweet Magnolias, avec recul et sagesse, tente d’influencer Dana Sue, Ronnie, lui, revient et se jette dans la bataille. Il a évolué, comprenant qu’il a tout perdu. Il découvre une femme blessée mais qui a appris à lutter pour obtenir ce qu’elle veut… seulement, leurs relations vont devoir renouer sous les yeux sans indulgence de toute la ville ! Là encore, les ragots sont pesants, la morale offusquée fait entendre sa ou ses voix à Serenity… Cette atmosphère est une fois de plus très bien décrite.

Quel plaisir aussi de retrouver le couple précédent ainsi que le fils aîné de Maddie, qui s’est transformé et qui le montre, l’histoire s’enrichit de personnages sympathiques, tel Erik, le chef qui seconde Dana Sue au restaurant, ou les amies d’Annie. Les problèmes de santé de la mère et de la fille s’opposent et pourtant se rejoignent, puisqu’ils nous parlent d’une Amérique en crise, l’alimentation étant devenu un exutoire pour les problèmes de chacun… car le sujet n’est pas seulement effleuré, il est décrit avec une vraie et assez cruelle exactitude, réussissant à éviter les clichés du « tout s’arrange à la fin »… En effet, l’anorexie ou le surpoids provoquent de vrais problèmes et la compréhension psychologique du pourquoi, ne résoudra pas tout !

Pendant ce temps, notre troisième Sweet Magnolia, Helen se confronte à ses propres contradictions. Sa transformation déjà commencée dans le premier tome, aboutit ici à une crise… de la quarantaine ? Pas seulement, elle nous questionne sur les choix, de carrière, de vie sentimentale et du fait qu’on ne peut pas tout réussir et qu’il faut savoir revoir ses priorités pour pouvoir avancer… Vivement le mois prochain pour la retrouver !

Fiche Technique

Format : poche
Pages : 440
Editeur : Harlequin
Collection : Prélud’
Sortie : 1er février 2008
Prix : 4,95 €