Marc Levy nous parle de L’Horizon à l’envers

L’Horizon à l’envers commence par une citation de Victor Hugo, qui prouve avec d’autres auteurs comme Jules Verne, qu’il ne faut pas avoir peur de l’impossible. Cela remonte à un souvenir d’enfance : lorsqu’il était petit, Marc Levy appelait les adultes la tribu des impossibles. Tous les faits scientifiques qu’il décrit sont l’objet de recherches et de documentations, et l’auteur a bien fait attention à inclure les références, comme le projet Neurolink qui est subventionné par un don européen à hauteur de 1 milliard d’euros, pour prouver que tout est dans le domaine du possible.

Le prénom de Hope est symbolique de cet espoir du possible. Melody devait d’ailleurs initialement s’appeler Joy, mais il a modifié le prénom lorsqu’il a su que le film Joy avec Jennifer Lawrence sortait.

Si tout est possible, Marc Levy aurait aimé trouver une invention qui libérerait l’homme de la violence. Pour lui, il s’agit d’une maladie et non d’une fatalité ; d’ailleurs la violence gratuite n’existe pas dans le règne animal. Les médias jouent également un rôle dans ce constat car la médiagénie du mal se vend bien que mieux que celle du bien. C’est d’ailleurs un avantage pour les romanciers qui peuvent occuper ce créneau.

Marc Levy pense que les livres, les films et la musique peuvent donner envie aux autres. Par exemple, après avoir été largué quand il avait une vingtaine d’années, il a lu Clair de femme de Romain Gary qui lui a redonné envie d’aimer. Son père l’a emmené voir Pain et chocolat au cinéma quand il était petit, et c’est ce qui lui a donné envie d’entrer à la Croix Rouge.

Lui n’écrit pas spécialement pour donner envie, mais il a voulu écrire non pas une grande histoire d’amour, mais l’histoire d’un grand amour, parce que c’est ça qui le touche le plus dans un récit. Pour lui, une histoire d’amour, c’est la rencontre de deux donneurs.

Il a écrit L’Horizon à l’envers en 3 mois et demi. Il est tombé fou amoureux de Hope quand il a commencé et ce fut une période très intense. Il ne savait d’ailleurs pas qu’il avait fini le roman lorsqu’il a écrit la dernière page, il pensait en avoir encore pour quelques jours de travail.

La seule fois où il a eu un vrai blocage, c’était pour Le premier jour quand il s’est rendu compte à la page 60 que le héros astrophysicien était bien plus intelligent que lui, alors qu’il a eu 4 en physique au lycée ! Mais après de nombreuses recherches et de discussions avec un astrophysicien, il aimerait bien parler du sujet avec son professeur d’avant. C’est également la chance de l’écrivain de vivre plusieurs vies et d’avoir une revanche sur la vie.

Marc Levy connait une fin de son histoire avant de commencer à l’écrire, car il veut absolument savoir ce que l’histoire raconte. Cela ne veut pas dire que cette fin soit la vraie fin lorsque l’écriture s’achève. Il n’y a néanmoins que la fin d’Où es-tu ? qu’il a changée car il était en profond désaccord avec son éditrice de l’époque.

Pour construire son histoire, il a situé L’Horizon à l’envers à Boston tout simplement parce que le MIT se trouve là-bas. Il a ensuite regardé sur une carte une ville proche avec un phare, élément important du récit, et a trouvé Cap Code.

La fameuse scène des homards n’a pas été du tout préméditée. Il s’est mis à la place de Hope, qui est un personnage souhaitant servir à quelque chose à chaque moment de la elle a finalement été très enthousiaste.
Il a aussi eu la volonté de ne pas changer la géographie de ses décors 40 ans plus tard. Pour lui, la modernité n’est pas que sur la forme, mais surtout dans le contenu.

En guise de dernière réponse, Marc Levy a affirmé que face au drame auxquels font face Josh et Hope, il aurait tout à fait opté pour les mêmes décisions que Josh, sinon il n’aurait jamais pu écrire cette histoire.