En 1986, dans la province de Gyunggi, le corps d’une jeune femme violée puis assassinée est retrouvé dans la campagne. Deux mois plus tard, d’autres crimes similaires ont lieu. Dans un pays qui n’a jamais connu de telles atrocités, la rumeur d’actes commis par un serial killer grandit de jour en jour.
Une unité spéciale de la police est ainsi créée dans la région afin de trouver rapidement le coupable. Elle est placée sous les ordres d’un policier local et d’un détective spécialement envoyé de Séoul à sa demande. Devant l’absence de preuves concrètes, les deux hommes sombrent peu à peu dans le doute…
Avis de Valérie
Basé sur une histoire vraie, le premier long métrage Joon-Ho Bong (datant de 2004) ressort en salles, ce qui permettra à ses fans nombreux en France, comme aux spectateurs n’ayant pas encore goûté la narration du réalisateur de The Host, Sea Fog, Snowpiercer et dernièrement Okja (Netflix) de le découvrir. Memories of Murder retrace donc la chasse d’un serial
Après le viol et le meurtre d’une, puis deux, puis trois femmes, les policiers de la petite province campagnarde se retrouvent totalement dépourvus. Incapable de dresser un profil ou même d’isoler une méthode, un flic de la capitale va débarquer pour les aider…
Tributaire des faits réels, la narration met surtout en lumière cette impossibilité des enquêteurs à comprendre le fonctionnement du sociopathe et préfigure finalement le besoin et les futurs codes de la médecine légale. Comme dans tous ses films, Joon-Ho Bong mêle au drame et au suspense un sens du comique né de l’observation de ces semblables.
On rit donc, mais surtout, on est comme capté par l’affaire, même si il est difficile de voir les enquêteurs agir souvent en dépit du bon sens. On est successivement dans la peau du brave flic pas très futé qui aimerait résoudre le cas à coups de poing (à l’instar de son second qui lui est encore moins malin et préfère les coups de pied) ou comme l’officier mutique venu de la capitale qui réfléchit mais qui n’a pas l’oreille de ses collègues.
Si on trouve quelques longueurs dans la mécanique narrative, on ne s’ennuie pas. Joon-Ho Bong sait raconter des histoires, et nous constatons alors son talent depuis sa toute première réalisation. Le résultat est vivant, angoissant et addictif !
Fiche Technique
Sortie : 5 juillet 2017 (version restaurée)
Première sortie : 23 juin 2004
Durée : 130 minutes
Avec Song Kang-Ho, Kim Sang-kyung, Hie-bong Byeon…
Genre : policier