Metamorphosis – Avis +

Présentation de l’éditeur

Entre mafia chinoise, corruption et tours de magie, un portrait passionnant de Houdini dans une Amérique du XXe siècle en profonde mutation.

San Francisco, juillet 1899. Le jeune magicien Harry Houdini, en tournée en Californie avec sa charmante épouse Bess, fait alors sensation avec son tour Metamorphosis (ou la malle des Indes) et son tout nouveau numéro d’escapologie, où il se débarrasse de dizaines de menottes et de chaînes en quelques minutes.

Après l’un de ses spectacles, Houdini est invité à se rendre à Chinatown chez un riche négociant en soie. Ong Lin Foon, qui n’a aucune confiance en la police, lui demande de retrouver sa nièce, kidnappée à son arrivée à San Francisco.

Le marchand craint qu’elle n’ait été enlevée pour aller grossir les bordels de Chinatown. Poussé par Bess qui juge le sort de ces victimes révoltant, Houdini accepte de mener l’enquête. Ce que Bess ignore, c’est que le magicien va également mener en parallèle une mission secrète pour le gouvernement américain…

Avis de Valérie

Le grand illusionniste Harry Houdini a marqué les esprits à plusieurs niveaux au point où l’on se rappelle encore de lui, plus d’un siècle après ses spectacles. C’est un personnage réel tellement extraordinaire qu’il est propice à la narration romanesque comme il l’a déjà été au cinéma comme dans des romans.

Vivianne Perret prend possession à son tour du personnage pour en faire un enquêteur hors pair. Nous le savons, Harry est intelligent, ingénieux, et malin ; il connaît de nombreux artifices pour détourner l’attention de ceux qui l’entourent. De plus, son agilité est intrinsèquement liée à la connaissance de son corps et aux exercices quotidiens qu’il s’inflige pour ses tours d’escapologie.

C’est donc tout naturellement qu’il est sollicité par un riche marchand chinois à San Francisco pour retrouver sa petite fille, disparue lors de son arrivée dans le pays. Harry ne comprend pas pourquoi on l’a choisi, mais une plongée dans Chinatown de la drogue et de la prostitution le pousse à accepter. D’autant que Bess, sa femme et partenaire sur scène, à elle aussi été touchée par le traitement totalement inhumain réservé aux esclaves sexuelles.

Harry cache un secret à son entourage, secret que le lecteur découvrira rapidement (ou en lisant la quatrième de couverture), il travaille pour le gouvernement. Cela lui donne accès à des ressources policières qu’un immigré hongrois, d’origine juive et saltimbanque n’avait aucune raison d’avoir.

Car l’auteur a soigné son environnement historique et on se régale des détails qui parsèment l’enquête. De plus, elle utilise ce que l’on connaît du caractère de Houdini et affine sa personnalité d’une manière très crédible. Rapidement, le lecteur s’attache aux personnages principaux et secondaires.

On peut reprocher à l’intrigue des raccourcis finaux frustrants, car beaucoup de détails ont été semés et peu sont récoltés. Certaines des pistes auraient mérité d’être mieux exploitées. C’est dommage mais pas pas capital. Car, on se régale du début jusqu’à la fin.

Le roman va vite, est passionnant et Houdini nous fascine. On en veut plus, on veut revivre au début du XXe siècle à ses côtés. Et ça tombe bien, un deuxième tome est paru en février 2017 et un troisième vient de paraître au Masque. Houdini fait une belle entrée au format poche et on remercie 10/18 pour cela.

Fiche Technique

Forma : poche
Pages : 288
Editeur : 10/18
Collection : Grand détective
Sortie : 5 octobre 2017
Prix : 7,10 €