Meurtre en écho – Avis +

Présentation officielle

Le commandant Monk a déjà vu la mort. Trop souvent de près. Mais le meurtre de ce Hongrois, retrouvé dans un entrepôt du bord de la Tamise, s’avère aussi cruel qu’atypique. Doigts disloqués, lèvres découpées, cadavre transpercé d’une baïonnette, et entouré de 17 bougies éteintes dans le sang… Tout évoque un rituel glaçant qui place d’emblée ce crime loin des mobiles habituels.

Tandis que sa femme Hester essaie d’aider un homme surgi de son passé qui se trouve mêlé à l’affaire, Monk tente de pénétrer la petite communauté hongroise londonienne, repliée sur elle-même. Et alors que le meurtre rituel se mue en une série de meurtres terrifiants, il va lui falloir combattre la défiance, l’hostilité et les menaces de ceux mêmes qu’il est censé protéger.

Avis d’Artémis

Anne Perry, l’une des reines du roman policier britannique, frappe fort une fois encore. Non contente de nous présenter une enquête qui nous rive à notre livre (ou à notre liseuse), elle choisit à nouveau [[Rappelons par exemple Le couloir des ténèbres dont le sujet portait sur les expérimentations médicales sur les êtres humains. De manière générale, les romans d’Anne Perry dénoncent les préjugés et les carcans de la société victorienne.]] d’ancrer son récit dans une thématique forte, à la fois pertinente pour son histoire (à Londres, au XIXe siècle), mais qui fait écho à notre société contemporaine.

William Monk est appelé sur la scène d’un crime atroce (cf. la présentation officielle ci-dessus). Le chef de la brigade fluviale de la Tamise n’a jamais rien vu de tel. Quelle haine viscérale a pu déclencher un tel déferlement de violence ? Et quel sens possède cette mise en scène macabre ? Est-ce un rituel ?

Le commissaire Monk et son équipe commencent donc par s’informer sur la victime. Imrus Fodor semblait un homme sans histoire, paisible. La communauté hongroise, à laquelle appartenait le défunt, est-elle visée ? Quelqu’un cherche-t-il à dresser les communautés les unes contre les autres ? Des tensions existent, certains Londoniens regardent d’un mauvais œil ces personnes différentes et sont prêtes à interpréter dans le pire sens possible la moindre situation ambiguë. Ou le motif était-il purement personnel ?

L’enquête a dû mal à avancer, un nouveau crime tout aussi mystérieux est commis. Comme si ce n’était pas assez, un vieil ami d’Hester (l’épouse de Monk, infirmière pendant la guerre de Crimée) apparaît dans l’enquête et prend vite la place de suspect idéal…

Ce tome est efficace : le lecteur entre dans le vif du sujet dès les premières lignes, et ne cesse de vouloir comprendre ce qui se trame derrière cette violence. Anne Perry, avec sa grande expérience – on en est au 23e tome de la série Monk, sans compter la trentaine de titres de la série Charlotte & Thomas Pitt, entre autres – maîtrise son style et sait gérer le rythme avec précision.

Petit aparté, si vous n’avez jamais encore lu de Monk, n’y voyez là aucun inconvénient, car l’enquête est autonome et ne dépend pas d’informations qui auraient été données dans les tomes précédents. En revanche, vous découvrirez un univers déjà bien installé : c’est d’ailleurs un véritable plaisir pour le lecteur de suivre l’évolution des personnages, que ce soit Monk, son épouse Hester, ou encore Scuff, l’enfant qu’ils ont recueilli et qui est désormais un jeune homme qui apprend la médecine, pour ne citer que les principaux.

Cerise sur le gâteau, la présence d’une vieille connaissance d’Hester nous permet de la voir se confronter à son passé et on en apprend plus sur sa famille. Qu’on a hâte de retrouver ces nouveaux personnages dans les prochains tomes !

Fiche technique

Format : semi-poche
Pages : 392
Editeur : 10/18
Collection : Grands détectives
Sortie : 17 août 2017
Prix : 14,90 €