Mina la magnifique – Avis +

Présentation de l’éditeur

« Tonio est ton fils ». Andrew Yates ne s’attendait pas à voir la belle Mina débarquer au ranch Destiny avec un bébé qu’elle lui présente comme le sien. Cette fille n’est qu’une vulgaire prostituée venue lui soutirer de l’argent. Malheureusement, la tache de naissance de l’enfant ne laisse planer aucun doute sur sa paternité.

Et comble de malheur, la mère de Drew, soucieuse du bien-être de son petit-fils, le somme d’épouser Mina sans délai. Bien que furieux, Drew se soumet à son devoir et se résout à vivre avec cette femme qu’il méprise, mais dont la beauté l’a toujours rendu fou de désir.

Avis de Valérie

On aime particulièrement les romances historiques de Beverly Jenkins, car l’auteur inclut de nombreux éléments historiques sur la condition des minorités ethniques aux Etats-Unis. La temporalité se situe à la fin du XIXe siècle, après l’abolition de l’esclavage, et cette série se déroule en Californie qui fut un territoire mexicain. Les descendants des Espagnols voient leurs droits baffoués par les WASP, plus nombreux.

Andrew Yates est avocat d’origine latine. Il a laissé la gestion du ranch de leur mère, Alanza, à son frère Logan, tandis qu’il exerce sa pratique à San Francisco. En ville, il a l’habitude de fréquenter une maison close, car il apprécie la compagnie d’une belle prostituée, Mina dite Billie[[on soupçonne l’auteur d’avoir rendu hommage à la célèbre Billie Holiday]].

Cette sublime femme à la peau noire apprécie tout autant ce client respectueux, amical et qui n’oublie jamais de lui donner du plaisir. Ensemble, ils sortent à l’opéra ou au théâtre, Drew lui apprend à lire tout en l’instruisant de l’actualité. Mais il arrive le moment où Drew se doit de trouver une femme, pour cela et pour son cabinet, il doit passer un long moment à l’étranger.

Plusieurs mois après, de retour à San Francisco il souhaite revoir Mina avant de lier sa vie à sa future femme. Mais celle-ci a complétement disparu. Pour cause, elle est tombée enceinte et cela fait tache dans la maison de tolérance. Dès qu’elle accouchera, elle donnera le bébé au fils de sa proxénète qui le placera…

Deuxième livre de la série Destiny, on est surpris par le « casting » de cette romance. En effet, Billie n’a pas honte de ce qu’elle est, une prostituée. On est loin des contes naïfs à la Pretty woman, la jeune femme n’a pas eu d’autres choix et l’assume totalement. Par ce biais, l’auteur rappelle la dure réalité des femmes – notamment de couleurs – au temps de la colonisation de l’Amérique.

Cette réalité terrible est adoucie par le contexte, notamment grâce au petit Tonio, l’amour de bambin de Billie, comme la sagesse de Alanza Yates qu’on avait déjà rencontrée lors du premier tome, L’Etreinte. Issue de la bourgeoisie mexicaine, elle subit elle aussi le racisme des Blancs envers tous ceux qui ne sont pas comme eux.

Lorsqu’elle arrive dans la famille de Drew, Billie cherche à ne pas faire honte à ceux qui l’accueillent, mais il lui arrive de se conduire comme une poissonnière. On apprécie vraiment que l’auteur n’ait pas succombé à une réécriture trop rose-bonbon. Cela permet au lecteur de mieux comprendre la situation des femmes de cette époque, mais aussi de vivre des émotions plus fortes.

Encore une réussite de Beverly Jenkins, qui peut se lire indépendamment du premier. Il reste un fils à Alanza, on espère que le livre lui étant consacré sera vite traduit !

Fiche technique

Format : poche
Pages : 317
Éditeur : J’ai lu
Sortie : 2 septembre 2020
Prix : 7,90 €