Moi, Tonya – Avis +

Présentation officielle

En 1994, le milieu sportif est bouleversé en apprenant que Nancy Kerrigan, jeune patineuse artistique promise à un brillant avenir, est sauvagement attaquée. Plus choquant encore, la championne Tonya Harding et ses proches sont soupçonnés d’avoir planifié et mis à exécution l’agression…

Avis de Valérie

Les quadras se souviennent encore de ce scandale, la gracieuse Nancy Kerrigan agressée lors d’un entraînement, et les soupçons rapidement portés sur sa concurrente, la beaucoup moins élégante Tonya Harding. Tout le monde a cru sans sourcilier à la culpabilité de la blonde, alors qu’elle a toujours nié.

Ce biopic reprend l’histoire depuis les premiers pas sur la glace de la jeune Tonya. À quatre ans, elle arrive déjà à impressionner son monde, au point où elle obtient des cours gratuitement. Poussée par sa mère, elle se donne à fond, en permanence. Sauf que la gamine n’est pas émulée, mais brutalisée par une femme sans cœur qui a peut-être voulu le meilleur pour sa fille, mais en a fait une machine de guerre.

On découvre l’horreur de la maltraitance, non pas que ce soit particulièrement exceptionnel, mais on comprend ce que le harcèlement constant, le manque d’amour et de reconnaissance font à une tendre gamine.

Et cette misère est également drôle. Les bras cassés de cette histoire que ce soit Tonya, sa mère, son amoureux, le meilleur ami de ce dernier, nous sont rendus attachants. Ce sont des êtres humains qui se débattent contre l’ordre établi, avec des moyens ridicules, sans aucune chance de réussir. Et sans vraiment de panache…

Margot Robbie est confondante, comme Sebastian Stan. Mais c’est Allison Janney qui nous époustoufle. Elle vient d’ailleurs de gagner un Bafta pour ce rôle, et c’est amplement mérité. On en vient sérieusement à douter de la culpabilité de l’athlète, et en conséquence à sincèrement la plaindre pour ce destin irrémédiablement brisé.

Au final, ce biopic est génial, passionnant avec en fin de pellicule des images d’archives reconstituant rapidement la carrière de la patineuse. Cela permet de confronter la réalité avec les acteurs, et on est épaté. S’il y a bien une conclusion évidente, c’est qu’en malmenant les enfants, c’est – comme le disait Antoine de Saint-Exupéry – Mozart qu’on assassine !

Fiche Technique

Sortie : 21 février 2018

Durée : 120 minutes

Avec Margot Robbie, Allison Janney, Sebastian Stan

Genre : biopic