Morts thématiques – Avis +/-

Présentation de l’éditeur

Une dépouille au Panthéon… rien de plus normal. Mais quand le cadavre est retrouvé non pas à l’intérieur mais à l’extérieur d’un mausolée, en l’occurrence celui du grand mathématicien Lagrange… cela devient beaucoup moins normal. Si on ajoute que le mort porte, épinglé sur sa poitrine, un étrange poème qui se révèle être une énigme mathématique… là, les choses se compliquent singulièrement.

Le commandant Gaspard Cloux, de la brigade criminelle, est dépêché sur les lieux. Les situations inextricables, il connaît : sa femme est morte quatre ans auparavant dans un accident de la route dont il se considère comme responsable. Depuis, étouffé par la culpabilité, il tarde à reprendre pied. Ne parvenant pas à affronter le regard de sa petite fille de sept ans, il a confié celle-ci à ses beaux-parents mais cette séparation le déchire. Cette nouvelle affaire va l’obliger à remonter la pente et à surmonter sa douleur.

Car le mort du Panthéon ne tarde pas à faire des petits… disséminés un peu partout dans Paris. Et toujours la même mise en scène macabre : le cadavre est retrouvé dans un lieu en rapport avec la vie d’un mathématicien célèbre, et une énigme faisant appel à l’algèbre ou à la logique semble inviter Gaspard Cloux à suivre le tueur dans un funeste jeu de piste. Qui est-il d’ailleurs, ce mystérieux assassin ? Un tueur en série ? Un illuminé ? Un dangereux maniaque ? Une chose est sûre en tout cas : c’est une équation à plusieurs inconnues que devra résoudre Gaspard pour mettre fin à cette série de meurtres en apparence inexplicables.

Avis de Marnie

Premier roman policier d’un authentique membre du conseil de l’ordre des pharmaciens, on pouvait craindre – au vu du sujet abordé d’être rebutés par des énigmes mathématiques horriblement ennuyeuses, et bien pas du tout ! En fait, le défaut principal du roman n’est pas celui que nous pensions trouver à la lecture. En effet, le personnage principal est bien campé, le duo qu’il forme avec son stagiaire fonctionne, l’intrigue est bien conçue, même s’il est facile de trouver le coupable (vu le peu de personnages…) le rythme est lui aussi très bon.

Non, ce qui gêne et beaucoup le lecteur, c’est le vocabulaire totalement inadapté utilisé ici, souvent pédant et précieux, et qui donne à l’ensemble un manque de naturel et de réalisme assez énervant. Qui peut croire qu’un jeune homme « normal » de vingt-cinq ans parle ainsi : «Vous devez vous demander à quel genre d’olibrius vous avez affaire ?» et ainsi de suite. Toutes les références sociales et culturelles dont certaines sont faites justement par de jeunes gens, datent d’il y a au moins quarante ans ce qui rend cette histoire totalement hors du temps et beaucoup trop superficielle. Alors, lorsque soudain la police plonge par obligation dans le milieu parisien, cela ne sonne plus du tout juste et cela prête même à sourire avec ces insultes homophobes, racistes choisies… Il n’est franchement plus d’actualité d’écrire que le héros « lâche le mot de Cambronne« .

Hormis cet inconvénient, l’histoire est originale et bien trouvée. Cette énigme mathématique est même passionnante et nous suivons l’enquête menée par un héros traumatisé dont la vie est brisée par un drame personnel, avec un vrai intérêt. Toute son introspection est approfondie et la souffrance est perceptible, et il est un peu dommage que l’auteur oublie un peu Gaspard Cloux après deux tiers des chapitres, pour lui faire accomplir un revirement final un peu trop abrupt pour être tout à fait convainquant. Heureusement, son stagiaire nous offre une ouverture atypique et sympathique vraiment bien réfléchie et pensée. Le couple est intéressant et présente diverses facettes prometteuses.

Pas mal du tout, mais peut mieux faire !

Fiche Technique

Format : broché
Pages : 314
Editeur : Pascal Galodé Editions
Collection : Polars
Sortie : 13 novembre 2009
Prix : 17,90 €