Musée de l’Air et de l’Espace – Avis +

L’aviation et le spatial sont des domaines récents dans l’histoire de l’humanité, ils nous renvoient pourtant à un imaginaire et un questionnement de toujours. Du vol d’Icare à l’interrogation des astres, ce ciel qui nous surplombe a été une source intarissable d’espoirs et de craintes.

Sa conquête et son exploration résultent pourtant de la plus pure rationalité scientifique du monde occidental et laisse bien peu de place au mysticisme. Ces domaines mettent en œuvre les techniques les plus pointues ont quelque chose de transgressif et de fascinant. Il s’agit probablement d’un des domaines d’activité humaine les plus symptomatique de la modernité.

Prendre de la hauteur a permis aux hommes de raccourcir les distances, les 80 jours de Jules Verne pour faire le tour du monde manquent cruellement d’ambition mais cela a également permis de découvrir, mesurer, surveiller chaque bout de notre planète qui a perdu une bonne part de son mystère.

Le Musée de l’air et de l’espace du Bourget est une occasion de se plonger dans la courte mais dense histoire de l’aviation et de l’espace. Le musée est organisé autour de halls à la fois historiques et thématiques. La chronologie est découpée en 5 périodes allant des balbutiements de l’aviation à l’époque moderne. Les avions sont mis en scène avec des éléments d’époque, décors, films et sons permettent de placer le visiteur dans l’ambiance de l’époque.

On trouve également des halls thématiques comme celui dévolu à l’espace, aux voilures tournantes ou au Concorde. Parfois assez denses avec des appareils suspendus au plafond par des câbles, les halls disposent de coursives qui permettent d’observer les appareils exposés sous de nombreux angles. Il faut bien trois dimensions pour visiter un tel musée. A noter que quelques gros avions se visitent mais qu’il est nécessaire pour cela de disposer d’un billet spécifique. Par ailleurs, certains halls sont tributaires de l’éclairage naturel, c’est donc un musée qui gagne a être visité par temps clair.

Le musée dépendant du ministère de la défense, il laisse une belle part à l’aviation militaire française notamment sur le tarmac. Les réalisations françaises ont la part belle dans certains des halls, mais le musée ne néglige pas pour autant les avions des autres pays dans les halls plus historiques.

Ce musée ne se résume toutefois pas à la simple exposition d’avions de satellites ou de fusées. Hormis des visites guidées de 45 minutes, trois fois par jour, le musée propose planète pilote un espace éducatif et interactif pour les enfants ainsi qu’un planétarium et un espace simulateur. Disposant de beaucoup d’espace, il accueille également des expositions temporaires et des évènements ponctuels. Le musée possède des centaines d’avions dans ses réserves et change régulièrement certains appareils.

La dernière importante évolution en date sera la mise en service en mai prochain de l’aérogare rénovée dans le style des années 30. Celle-ci servira de nouveau hall d’accueil au musée.

Le musée compte quelques pièces particulièrement impressionnantes. Ainsi, sur le tarmac, les maquettes grandeur nature d’Ariane 1 et 5 se voient de loin. On peut également visiter un Boeing 747 dont les garnitures ont été démontées dans certaines portions de l’avion, ce qui permet de découvrir la structure de cet appareil de ligne conventionnel. Dans un hangar se trouvent deux exemplaires du mythique Concorde se faisant face. Ils peuvent être également visités. D’autres pièces plus discrètes comme la capsule Soyouz ayant ramené Jean-Loup Chrétien sur terre en 1982 surprend par sa petit taille et son exiguïté.

Le Musée de l’Air et de l’Espace, notamment parce qu’il présente des pièces en taille réelle, permet de voyager dans le temps. Il donne à voir des avions qui ont fait la légende notamment lors des conflits mondiaux mais également des appareils bien moins familiers comme des autogires ou encore les prototypes français d’après-guerre comme le Griphon II, les Leduc ou le Trident. Il permet de mesurer l’écart considérable qui sépare les premiers appareils de bois entoilé des années 1900 aux fusées spatiales ou aux chasseurs des années 2000.

Si la visite des avions, de planète pilote ou du planétarium nécessitent un billet payant tous les halls et le tarmac sont accessibles gratuitement ce qui constitue un atout considérable pour un musée aussi vaste.

Il est certes un peu excentré mais il dispose de parking et il est desservi par le bus 350 (20minutes environ) depuis la gare de l’est ou par le bus 152 qui dessert la gare RER du Bourget. Et pour mémoire, les passes Navigo sont dézonés le week-end, ce qui le rend accessible à tous les abonnés.

Crédit photo : illustration issue de commons.wikimedia.org sous CC by-sa 3.0